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Faire opérer minou… Pourquoi?

Photo: Métro
Jacques Dancosse - Vétérinaire et conseiller scientifique au Biodôme de Montréal

Êtes-vous davantage chat ou chien? Souvent, on a une préférence. Plusieurs sont des inconditionnels des chats, ce qui en fait l’animal de compagnie le plus populaire dans plusieurs pays. Le chat, de son nom scientifique Felis silvestris catus, nous provient du Moyen-Orient où son ancêtre, Felis silvestris, coulait des jours d’heureux petit prédateur dans son milieu naturel.

Les chats sont domestiqués depuis environ 10 000 ans av. J.-C. et viennent en différents modèles. Ils sont carnivores et sont d’excellents chasseurs… En fait, même un chat nourri à satiété de délicieuses croquettes peut garder un instinct de chasseur invétéré, souvent louangé par son propriétaire. Il rapporte à la maison ses proies, tantôt un petit mammifère, tantôt un oiseau, et ne les mange que de temps en temps. Mais est-ce un comportement si anodin que ça? Des chercheurs ont entrepris de quantifier le nombre d’animaux tués par ces prédateurs efficaces et exotiques (car normalement absents du paysage nord-américain), et leurs résultats invitent à la réflexion. En fait, le chat errant ou celui qui a un domicile fixe, mais qui va à l’extérieur joue un rôle non négligeable dans la disparition de millions d’oiseaux et de petits mammifères chaque année. On peut citer en exemple une île d’Océanie, à la fin des années 1800, où un seul chat a été responsable de la disparition d’une espèce entière de passereaux endémiques, le xénique de Stephens.

La stérilisation est la solution
Sa vie à l’extérieur est aussi semée d’embûches. Si c’est un mâle, il aura tendance à parcourir de grandes distances à la recherche de cette femelle en chaleur qui dégage une odeur si irrésistible, parfois à plusieurs kilomètres de là. Après de multiples batailles où il laissera chaque fois une partie de lui-même, il pourra transmettre ses gènes. Si c’est une femelle, à la fin de l’hiver et à l’automne, ses chaleurs répétées et ô combien remarquées se solderont par de multiples accouplements mouvementés et par au moins deux (souvent trois) portées annuelles de quatre ou cinq chatons. Que faire de tous ces futurs prédateurs, qui peupleront les refuges et qui, trop souvent, subiront l’euthanasie, faute qu’on leur ait trouvé une maison?

La solution est pourtant si simple pour le propriétaire responsable… La stérilisation évite beaucoup de souffran-ces, et son coût, réparti sur la quinzaine d’années de vie (parfois 20 et plus) du chat, en vaut vraiment la chandelle, surtout si elle est jumelée avec des sorties à l’extérieur contrôlées.

Réputation
Un titre peu enviable Si vous aimez les chats, assurez-vous de les faire stériliser et de les garder à l’intérieur… Ainsi, peut-être perdront-ils leur réputation peu enviable de world’s worst exotic invasive species, ou l’espèce invasive exotique la plus néfaste au monde pour la biodiversité. Ce titre plutôt négatif lui a été attribué par l’Union internationale de la conservation de la nature (IUCN) en 2008!

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