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Les écrans mettent-ils à mal les aptitudes sociales des enfants?

Photo: Monkey Business Images/shutterstock.com

Une étude de petite ampleur menée par le département de psychologie de l’université de Californie (Los Angeles) a montré que l’omniprésence des médias numériques dans la vie des enfants pouvait amoindrir leurs aptitudes à lire les émotions.

Les chercheurs ont comparé deux groupes d’enfants âgés de 11 à 12 ans et sont arrivés à la conclusion qu’après avoir passé cinq jours sans écran, ils réussissaient beaucoup mieux à lire les émotions d’autrui.

Les scientifiques n’hésitent pas à tirer la sonnette d’alarme étant donné notre mode de vie actuel où les médias numériques foisonnent dans les foyers et au-delà.

« De nombreuses personnes s’intéressent aux bienfaits de médias numériques en matière d’éducation, mais peu s’intéressent aux coûts, a commenté Patricia Greenfield en charge de l’étude. « Une sensibilité amoindrie aux indices émotionnels – leur faisant perdre leur capacité de compréhension des émotions d’autrui – est l’un d’eux. Le déplacement d’interactions sociales interpersonnelles vers les écrans semble réduire les aptitudes sociales. »

Pour cette étude, les chercheurs ont fait appel à 105 Californiens élèves de sixième, divisés en deux groupes. Le premier a passé cinq jours isolés des écrans dans un camp en pleine nature, pendant que l’autre menait une vie normale.

On fit passer des tests à tous les étudiants avant et après le camp, on leur demanda d’analyser 48 photos de personnes et de dire si elles exprimaient la joie, la tristesse, la colère ou la peur. Ils visionnèrent aussi des saynètes vidéo dans lesquelles des acteurs mettaient en scène de simples émotions.

Juste après leur camp en pleine nature, les enfants enregistraient de bien meilleurs résultats de lecture des signes émotionnels non verbaux, affichant une moyenne de 9,41 erreurs, en progression par rapport à la moyenne de 14,02 erreurs enregistrées avant le camp.

Pendant ce temps, les jeunes qui n’étaient pas partis en retraite enregistraient moins de progrès, comme l’ont noté les chercheurs qui ont aussi souligné que les résultats étaient les mêmes pour les filles et les garçons.

« Vous ne pouvez pas apprendre à déchiffrer les indices émotionnels non verbaux à partir d’un écran de la même manière qu’à partir d’un échange en face à face », a commenté la chercheuse Yalda Uhls. Et de conclure : « Si vous ne pratiquiez pas la communication en face à face, vous pourriez perdre d’importantes aptitudes sociales ».

Les jeunes participants à l’étude ont rapporté qu’ils consultaient les écrans (SMS, télé, tablette) en 4h30 par jour en semaine.

Cette étude est parue dans la revue Computers in Human Behavior.

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