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Mondial 2026: Montréal «confiante» de recevoir des matchs

La Ville de Montréal s’est dite «heureuse», mercredi, de la décision de la Fédération internationale de football (FIFA) de présenter la Coupe du Monde de soccer 2026 au Canada, aux États-Unis et au Mexique. La métropole attend toutefois des contributions financières de plusieurs partenaires pour mener le projet à bon port.

La candidature Unis 2026 organisera officiellement le Mondial. Trois villes canadiennes, dont Montréal, devraient présenter des matchs de l’événement sportif, l’un des plus médiatisés de la planète. Le processus de sélection final, en 2021, réduira le bassin de 23 villes candidates nord-américaines à 16 villes hôtes.

Les partisans montréalais devront donc attendre trois ans pour savoir si le Stade olympique accueillera certains des 10 matchs prévus en sol canadien. Deux villes canadiennes — entre Montréal, Toronto et Edmonton — sont assurées de présenter des parties, mais les chances sont bonnes que les trois candidates du pays passent la dernière étape de sélection.

Montréal est «confiante» de recevoir des matchs, entre autre grâce au fait francophone, selon la responsable des loisirs et des sports au comité exécutif, Rosannie Filato.

«Nous sommes très heureux, comme administration, d’avoir décidé dès le départ de nous lancer dans cette aventure-là tout en s’assurant, bien sûr, d’avoir des partenaires en amont, a lancé la mairesse Valérie Plante lors de la séance du comité exécutif, mercredi. C’est un événement à grand déploiement vu par des millions de personnes, mais on veut également avoir un événement viable au plan financier.»

Fomule E, deuxième tome?
La mairesse avait avoué dès février ne pas vouloir répéter le «fiasco financier» de la Formule E, où des pertes de près de 15M$ avaient été enregistrées. L’organisation montréalaise d’une portion du tournoi de soccer pourrait coûter plus de 150M$ au total.

Il n’y a «pas de comparaison à faire» entre les courses de Formule E, événement sportif phare de l’administration Coderre, et la Coupe du Monde, selon Mme Filato. Les retombées économiques des matchs de soccer à Montréal pourraient graviter autour de 200M$, a-t-elle estimé.

«Il y avait deux choses extrêmement importantes quand on a décidé de déposer notre candidature: la transparence et la sécurité financière, a-t-elle dit. Nous avons dévoilé tous nos chiffres par rapport aux coûts et aux retombées économiques.»

Un partage du fardeau financier réparti également entre les trois ordres de gouvernement, comme l’a évoqué la mairesse en début d’année, devrait bel et bien avoir lieu. «Nous avons demandé un engagement écrit des deux paliers [de gouvernement], a rappelé Mme Filato. Au moment où on se parle, nous avons l’engagement d’[une couverture] de 65% des coûts de leur part.»

À Québec, le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, a fait part de son intérêt envers le projet.

«Nous aurons des discussions avec ceux et celles qui organiseront [l’événement] pour s’assurer de voir comment on peut faire en sorte de rendre tout ça possible, a-t-il affirmé en mêlée de presse. Parce qu’on veut du soccer au Québec, la Coupe du Monde, c’est une excellente nouvelle [pour nous].»

Le gouvernement canadien est prêt à investir à Montréal, a lancé l’attaché de presse du ministère des Sports et des Personnes handicapées, Annabelle Archambault, sans toutefois préciser de pourcentage précis. «En ce moment, nous en sommes à une étape très préliminaire, a-t-elle avancé. Il faut encore voir le développement du plan et du budget pour savoir combien ça va coûter.»

Selon sa politique de financement des événements sportifs, le gouvernement fédéral finance jusqu’à 35% d’un événement donné.

Le cas du stade
Chaque stade de la Coupe du Monde doit avoir une capacité minimale de 40 000 places pour les matchs réguliers et de 60 000 pour les demi-finales. Dans la métropole, ces deux exigences peuvent seulement être respectées avec le Stade olympique. Les rénovations du toit du stade, prévues à plus de 200M$, pourraient mener à l’aménagement d’un toit démontable, ce qui répondrait aux demandes de la FIFA. La fédération privilégie des stades à toits ouverts pour la Coupe du Monde. 

«À cela, il y a d’autres éléments qui s’ajoutent [pour répondre aux critères de la FIFA], a expliqué le responsable des relations publiques à la Régie des installations olympiques (RIO), Cédric Essiminy. Par exemple, au niveau des systèmes d’éclairage et sonore, et tout ce qui entoure l’expérience client. Ce sont des mises à niveau qui sont dans nos plans et qui demandent des investissements.»

«Mais ces investissements-là doivent être faits, Coupe du Monde ou pas, a-t-il ajouté. Pour nous, le Mondial, c’est comme la cerise sur le sundae

Certaines modifications devront être apportée au stade uniquement en raison du tournoi de soccer. Installation de portillons et de détecteurs de métaux, réfection des loges et nouveaux écrans géants feront partie de la liste d’épicerie du Parc olympique si la Coupe du Monde s’y tenait, a admis le Président-directeur-général de la RIO, Michel Labrecque, en entrevue à Radio-Canada.

Une pelouse naturelle est recommandée pour l’organisation d’un match de Coupe du Monde, mais plusieurs des villes candidates d’Unis 2026, dont Montréal, offrent des surfaces artificielles. La FIFA pourrait donc contourner l’une de ses règles pour cet événement particulier. M. Essiminy croit tout de même que le Stade pourra revêtir un tapis de gazon pour la durée des matchs si le besoin se confirmait.

«Nous avons une bonne expertise en terme de tenue d’événements de la FIFA au stade, a dit M. Essiminy, rappelant les tournois mondiaux féminin, des moins de 16 ans et des moins de 20 ans, organisés dans la ville au cours des années. Nos chances sont bonnes, mais le stade n’est pas le seul critère. Il y a d’autres aspects à prendre en compte, qui ne relèvent pas du Parc olympique.»

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