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Le débat sur la gratuité scolaire refait surface

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La manifestation du 22 mars 2012 à Montréal

L’Association des étudiants en sciences économiques de l’Université de Montréal (AÉÉSÉUM), qui compte 600 membres, s’est opposée publiquement jeudi à la gratuité scolaire promise par le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS).

En pleine campagne électorale, l’AÉÉSÉUM a tenu à rappeler que «tous les étudiants ne sont pas pour la gratuité» des études universitaires. C’est un débat qui va raviver des souvenirs chez les étudiants, présents ou non aux manifestations de 2012 contre la hausse des frais de scolarité.

«J’ai l’impression que certains partis politiques ont pris pour acquis que les jeunes étaient pour la gratuité scolaire, mais il ne faut pas oublier qu’en 2012, beaucoup de personnes s’étaient opposées au mouvement populaire», a tenu à rappeler le président de l’AÉÉSÉUM, Miguel Ouellette, qui souhaite réintroduire ce débat dans la campagne électorale et au sein de la communauté étudiante.

Interrogé sur l’endettement des étudiants, M.Ouellette a rappelé que l’abolition des droits de scolarité à l’université allait simplement transférer les dettes privées des étudiants à la dette publique du Québec.

L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) explique pour sa part le retour de ce débat sur les droits de scolarité par «le renouvellement de la population étudiante».

«C’est pas surprenant qu’en période électorale, certains posent ces questions-là. Nous, on est très ferme dans notre idée que la gratuité scolaire ne doit pas être appliquée n’importe comment. Elle devrait s’accompagner d’un réinvestissement en éducation», a affirmé Dorian Desjardins-Leclerc, secrétaire aux communications à l’ASSÉ.

Pour l’association, le débat devrait davantage s’orienter sur la marchandisation de l’éducation, dont la gratuité scolaire n’est qu’une des facettes. «Il faut que l’éducation soit d’une certaine qualité et qu’elle soit accessible», a ajouté Dorian Desjardins-Leclerc, estimant que l’éducation «est un droit, et non quelque chose qui s’acquiert».

Le coût de la gratuité scolaire n’a pas été clairement chiffré. Plusieurs organismes et instituts de recherche estiment qu’il se situerait entre 140M$ et 800M$ par année. Le montant dépend notamment de la diminution de l’aide aux études, de la mise en place graduelle ou non de la gratuité, ou encore de l’impact sur la fréquentation des universités.

Le PQ a promis en campagne que s’il s’empare du pouvoir, durant le premier mandat, la gratuité sera d’abord offerte aux étudiants ayant des revenus plus modestes. Chiffrée à 400M$ par année, cette mesure permettrait, selon le parti de Jean-François Lisée, d’ouvrir la voie à une gratuité totale dans un deuxième mandat qui, elle, coûterait 800M$. QS, qui promet la gratuité scolaire «du CPE au doctorat», avance que sa promesse nécessiterait un budget de 1G$, en additionnant le cégep et l’université.

Rappelons que le budget actuel du ministère de l’Éducation est de 18,9G$ et que la gratuité scolaire à l’université représenterait 1% du budget total du Québec.

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