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Êtes-vous en plein «burnout» parental? 

Photo: iStock

Être parent, ce n’est pas juste des rires, des gazouillis ou des moments de douceur et de complicité (on ne vous apprend rien). Parfois, la fatigue prend le dessus jusqu’à devenir envahissante, paralysante. Jusqu’à nous mener à l’épuisement, au burnout.

Si on connaît bien le terme burnout dans le contexte professionnel, on entend moins souvent parler de son pendant plus personnel et familial: le burnout parental. 

«On parle de burnout parental pour désigner l’épuisement que peuvent ressentir les parents quand leur rôle leur semble devenir trop lourd», explique la psychologue Lory Zephyr, spécialiste de la famille. 

L’organisme Première Ressource, qui vient en aide aux parents québécois en difficulté, le constate: beaucoup de pères et de mères font face à cette situation. 

«Ce qu’on observe, c’est que le burnout n’arrive pas d’un coup, mais progressivement, et qu’il est souvent causé par une accumulation de difficultés», remarque Audrey Gosselin, directrice générale adjointe de l’organisme. 

L’instabilité financière, avoir un ou plusieurs enfants avec des besoins spéciaux, les difficultés d’accès au logement et d’accès à des services d’aide, les problèmes de couple ou une coparentalité conflictuelle peuvent tous être des facteurs qui mènent à l’épuisement et à un sentiment de détresse, ajoute-t-elle.

Reconnaître les signes

Évidemment, être parent demande beaucoup d’énergie au quotidien et peut induire un niveau de fatigue élevé. L’épuisement peut donc être difficile à identifier. 

«Se sentir épuisé parce que notre petit vient d’avoir la gastro pendant quatre jours, c’est tout à fait normal. On sait qu’il va ensuite retourner à la garderie et qu’on va pouvoir retrouver notre énergie habituelle. Le burnout, c’est quand peu importe les stratégies qu’on met en place, par exemple demander le soutien de notre entourage pour s’offrir des moments seul, on se sent toujours aussi fatigué», illustre Lory Zephyr. 

À cause de cet état d’épuisement, le parent peut trouver très difficile d’être émotionnellement disponible pour son enfant, ce qui peut engendrer une distanciation affective qui s’accompagne bien souvent d’un fort sentiment de culpabilité.

«On a moins de plaisir à s’occuper des enfants et même à faire des activités qu’on aimait pourtant d’habitude. C’est difficile et on peut avoir tendance à développer des pensées négatives et à se dire qu’on est un mauvais parent», explique la psychologue. 

Comment s’en sortir?

Prendre conscience que ça ne va pas est une bonne chose, mais quelles solutions peut-on mettre en place pour se sortir de cette situation difficile?

Pour venir en aide aux parents en plein burnout pour lesquels les soins de santé mentale ne sont malheureusement pas toujours accessibles, Première Ressource a recours à plusieurs méthodes. Après avoir pris le temps d’analyser la situation dans son ensemble et de comprendre ce qui cause de la difficulté aux parents et quelles sont leurs priorités, l’organisme les encourage ensuite par une approche d’empowerment

«Le but est de rappeler au parent qu’il peut avoir confiance en ses capacités. On veut lui redonner le pouvoir en lui faisant voir ses acquis et ses qualités, surtout sans tomber dans la positivité toxique», précise Audrey Gosselin. 

L’organisme propose de mettre en place des actions concrètes dans le quotidien, mais en se donnant des objectifs réalistes.

«Le premier jour, l’action peut simplement être de fermer les yeux et de respirer profondément après avoir bu sa première gorgée de café le matin. Ensuite, aller aux toilettes en fermant la porte… Ce sont des petits trucs concrets qui mis bout à bout vont nous aider à nous redonner du pouvoir», conclut-elle. 

«C’est sûr que de travailler avec un ou une psychologue ça peut aider, ajoute toutefois Lory Zephyr. Plus on va apprendre à se comprendre et à identifier les défis, plus on va être en mesure de vivre sa parentalité de manière équilibrée, de diminuer les attentes et de revenir à quelque chose de plus soutenable.»

Mais il est aussi important de développer son réseau de soutien: de la famille, des amis, des parents à la garderie avec qui échanger… «Ça prend un village, comme on dit», rappelle la psychologue. 

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