Le conseil municipal a autorisé l’installation du centre de thérapie pour toxicomane La Maison du Pharillon dans une résidence de la rue Nicolet. Le règlement de zonage initial de ce secteur ne permettait pas de résidence pour personnes ayant besoin d’aide et d’assistance.
«Nous quittons pour plusieurs raisons; le bâtiment est très vieux, mal isolé et le toit coule», explique le directeur général de l’organisme de la rue Adam, Patrick Létourneau.
La Maison du Pharillon, fondé en 1985 par le prêtre Christian Beaulieu, aide les adultes aux prises avec des problèmes de dépendance aux drogues et à l’alcool. Jusqu’en 2008, l’organisme était sur la rue Toulouse, en plein cœur de Longue-Pointe. Elle offre des services d’hébergement et d’accompagnement. Présentement logé dans le presbytère de l’église Saint-Clément, l’organisme prévoit déménager en 2019.
« La toxicomanie, les gens ne veulent pas en entendre parler alors qu’il y en a dans toutes les familles, des problèmes de consommation. On vit avec ce préjugé social très puissant.»
— Patrick Létourneau, directeur général
Le presbytère Saint-Clément, construit en 1928, est devenu désuet pour les besoins de la maison de thérapie. Le Pharillon a une entente de location avec l’ancienne résidence des sœurs de la congrégation de la Sainte-Famille de Bordeaux, afin d’occuper l’immeuble de la rue Nicolet. Bâti en 1990, il a une capacité d’accueil de 15 personnes. Les sœurs, devenues trop peu nombreuses dans cet ancien couvent, ont été rapatriées à Québec dans la maison-mère.
La Maison du Pharillon est aussi intéressée par le bâtiment adjacent à l’ancienne maison des sœurs. Communiquant avec celui-ci par le sous-sol, la ressource aimerait y agrandir son offre de services.
Thérapie fermée
Depuis sa création, le Pharillon a aidé plusieurs centaines de toxicomanes à se remettre sur pied. La thérapie de trois mois est basée sur les «12 étapes», principes phares des mouvements anonymes comme les Alcooliques anonymes. Appelée l’approche Minnesota, elle est née aux États-Unis dans les années 1930.
Un ancien résident, Stéphane L., témoigne sur leur site internet de son attachement envers le Pharillon et son équipe. «Sans vous qui ne m’avez jamais laissé tomber, ni en prison, ni dans mes escapades dans tous les coins du pays, je me serais enlevé la vie des dizaines de fois», écrit-il. Pour lui, le Pharillon est sa famille, «son phare dans la nuit».
Embauché au Pharillon en 2008 comme intervenant, Patrick Létourneau ne pensait pas y rester assez longtemps pour y voir revenir d’anciens résidents. «Le quart de notre clientèle est des gens qui reviennent», explique-t-il. Ayant étudié en relation d’aide, celui qui est maintenant directeur général les accueille les bras ouverts, là où ils sont rendus dans leur cheminement.
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