L’humoriste et comédien Mehdi Bousaidan a vivement condamné dimanche soir les commentaires haineux qui ont circulé en réaction à l’incendie qui a tué sept enfants syriens à Halifax la semaine dernière, qualifiant ses auteurs de «crétins» et «d’imbéciles qui écrivent sur Facebook».
«C’est terrible que ça se produise encore au Québec, ça n’a pas lieu d’être, a-t-il déclaré sur le plateau de Tout le monde en parle (TLMEP), où il présentait son nouveau spectacle Demain. «Ça me fait peur», a-t-il ajouté.
L’homme de 27 ans, qui est originaire d’Alger, en Algérie, dit pourtant avoir une autre impression des Québécois. «J’ai fait le tour du Québec et j’ai rencontré des gens formidables, a-t-il nuancé. Je me demande: Qui sont-ils, ces gens-là? […]. C’est une minorité qui fait beaucoup de bruit, qui focusse souvent sur des conneries.»
Pour l’humoriste, il faut voir que la majorité des Québécois «ne pensent pas comme ça». «Au début, j’étais frustré, mais après je me suis dis, attends, c’est une poignée d’imbéciles qui écrivent sur Facebook», a-t-il considéré.
Il a remis en question la position qu’ont les grands réseaux sociaux comme Facebook et Instagram dans ce genre de situation. «Ce serait à eux de bloquer ces gens-là, de leur bloquer l’accès à une tribune. C’est aussi [leur] faute, de laisser la haine se propager comme ça», a renchéri le comédien.
«Il faut qu’on les traite de crétins, on devrait tous le faire», a-t-il enfin lancé, en parlant des auteurs de commentaires racistes et haineux.
Le nouveau spectacle de Mehdi Bousaidan aborde de front plusieurs conflits actuels. «Pour moi, un spectacle d’humour, c’est l’opportunité de parler de ce qui s’est passé dans le monde, même si c’est tabou. S’il y a un médium qui marche pour communiquer avec les gens, c’est bien l’humour. Et je me suis donné comme défi d’aller là», a analysé le principal intéressé.
Il raconte notamment dans son spectacle «la pire journée de sa vie», quand il a été arrêté par une unité SWAT de la police. «J’ai été arrêté pour une erreur. On avait un tournage, c’était une scène dans un parking, un braquage de banque. On avait des fausses armes mais moi, je ne savais pas que dans un tournage, quand t’as des faux guns, il faut que t’appelles la police pour leur dire. Donc oui, je me suis fait arrêter, c’était assez funky», a lâché l’humoriste, provoquant les rires de la foule en studio.
Pour arriver à faire de l’humour sa carrière, le chemin n’aura pas été facile, a convenu l’Algérien d’origine. «Aucun enfant ne veut décevoir ses parents, surtout quand ils ont sacrifié énormément pour toi. […] Tu veux qu’ils soient fiers. Donc oui, pour moi, ç’a été audacieux de choisir [l’humour], mais j’étais sûr que je ne ferais rien d’autre d’aussi bien. Et mes parents ont compris.»
Demain, de Mehdi Bousaidan, est en résidence tout le mois d’avril prochain à la cinquième salle de la Place des arts, à Montréal.