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Maternelles à 4 ans: le ministre Roberge appelle au ralliement sur «un projet rassembleur»

Le ministre Jean-François Roberge. Photo: Karine Dufour, ICI Radio-Canada Télé

Henri Ouellette-Vézina - Métro

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, est venu défendre le controversé projet de loi 5 sur les maternelles à 4 ans, dimanche soir, sur les ondes de Tout le monde en parle (TLMEP).

«Quelle erreur d’offrir les maternelles 4 ans juste dans les milieux défavorisés, a constaté l’élu caquiste, dès le début de l’entrevue. Comme si un trouble du spectre de l’autisme dépendait du salaire des parents, comme si habiter dans un milieu de la classe moyenne ferait en sorte qu’on ne pourrait avoir accès aux services.»

Questionné à savoir quel est le principal avantage des maternelles à 4 ans par rapport aux centres de la petite enfance (CPE), le ministre a répondu d’un trait: «La continuité de service professionnel pour un enfant en difficulté d’apprentissage». «Le parcours d’un jeune qui décroche à 16 ans, il commence à 3, à 4 ou à 5 ans», a-t-il affirmé.

D’après lui, la gamme d’outils est beaucoup plus vaste dans une école. «La personne qui enseigne a un baccalauréat de quatre ans et est épaulée par un psychoéducateur [et plusieurs autres professionnels], a-t-il ajouté. Si ton jeune est en difficulté, il y sera suivi par le même professionnel au fil du temps. Il n’y aura pas de transfert de dossier.»

Selon des données avancées par M. Roberge, les CPE n’accueillent actuellement «que 27% des jeunes de quatre ans» «Moi, ça me fait dire qu’il y a de la place, a-t-il renchéri. Quand on sait que 20% des classes de maternelles 4 ans n’ont aucun service de garde, on se dit qu’on peut aussi offrir des services à ces enfants-là.»

L’animateur Guy A Lepage, qui a lui-même un jeune garçon de quatre ans, s’est dit très curieux «des choix» que le ministre pouvait lui offrir. «En ce moment, vous n’avez pas le choix, lui a répondu Jean-François Roberge. En CPE, vous risquez d’être sur une liste d’attente. Moi, j’avais inscrit mes enfants quand mon épouse a eu son test de grossesse positif.»

Malgré les critiques, le gouvernement caquiste a, selon le ministre, «l’ambition de lancer des nouveaux programmes, de bâtir des nouvelles choses». «Ce n’est pas nous qui aurons les bénéfices de ça, je ne serai plus ministre de l’Éducation. Mais crime, on peut-tu avoir cette ambition-là?» a lancé M. Roberge, soulignant que les millions de dollars investis par la CAQ «seront payables d’ici 15 ans» seulement.

L’ancien militant péquiste a par ailleurs reconnu l’existence «d’une pénurie d’enseignants dans certaines régions», mais a insisté sur le fait que dans certaines autres régions, «il y en a qui attendent pour avoir un poste».

«Ça varie beaucoup d’un milieu à l’autre. Je ne pourrai pas ouvrir 2000 maternelles 4 ans en septembre, c’est certain, mais je pourrai peut-être en ouvrir 275, voire 280», a-t-il illustré, faisant référence à sa promesse initiale de mettre sur pied 250 classes de maternelle à 4 ans l’automne prochain.

Jean-François Roberge est aussi revenu sur la promesse de son gouvernement de déployer un programme d’activités parascolaires gratuites dans toutes les écoles publiques secondaires du Québec. «Ça va être un game changer pour plusieurs, j’en suis convaincu. […] Ça, c’est investir directement dans le public», a-t-il illustré.

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