Près de 59M$ devront être investis pour construire un nouveau centre de maintenance alors que les trains de banlieue de la ligne de Mascouche ne pourront plus emprunter le tunnel du Mont-Royal dans moins d’un an en raison de la construction du Réseau express métropolitain (REM).
L’accès à ce tunnel est essentiel pour que les trains de cette ligne, gérée par exo, puissent se rendre au centre de maintenance de Pointe-Saint-Charles. Ils en perdront toutefois l’accès dès janvier 2020 en raison de la construction du train léger de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Seuls les trains de la ligne de Mont-Saint-Hilaire continueront d’être entretenus dans ce centre, situé à moins de deux kilomètres de la Gare centrale.
«Exo doit donc aménager un nouveau centre de maintenance pour effectuer l’entretien préventif, correctif et majeur du matériel roulant dédié à la ligne Mascouche», indique le programme des immobilisations 2019-2028 de l’organisme de transport, qui gère les six lignes de train de banlieue de la métropole.
«Nous sommes actuellement en recherche de financement pour cet atelier de garage de jour. Une demande en ce sens a été effectuée auprès du ministère des Transports du Québec» a précisé à Métro le conseiller aux relations médias d’exo, Louis-André Bertrand.
Le temps presse, cependant, car les trains de la ligne de Mascouche, tout comme ceux de la ligne de Deux-Montagnes, cesseront de se rendre au centre-ville dès janvier 2020 en raison des travaux de construction du REM. Selon le président de Trajectoire Québec, François Pepin, il apparaît impossible qu’un nouveau centre d’entretien soit construit aussi rapidement.
«Normalement, quand tu fais un centre de maintenance pour des autobus, ça prend un délai de 40 mois avant qu’il soit ouvert. Avec un centre pour les trains, ça pourrait même être un peu plus», a souligné M. Pepin, qui a oeuvré pendant plus de 30 ans à la Société de transport de Montréal avant de prendre sa retraite en 2013.
La professeure au département d’études urbaines de l’Université du Québec à Montréal et experte en mobilité, Florence Junca-Adenot, espère que les coûts de construction de ce nouveau centre de maintenance seront assumés par la Caisse de dépôt.
«Il ne faut pas que ça nuise aux autres investissements en transport collectif», a-t-elle prévenu.
Le mois dernier, des investissements de 192M$ de la part de Québec et de la Caisse de dépôt ont été annoncés afin d’ajouter des lignes d’autobus vers la station de métro Côte-Vertu en prévision des répercussions des travaux du REM sur les déplacements quotidiens de milliers d’usagers du train de banlieue dès janvier 2020.
Nouvelles gares
Malgré l’arrivée du REM, exo voit grand pour l’avenir et met de côté une somme de 15M$ pour l’aménagement potentiel de nouvelles gares de train afin de répondre à «l’évolution des besoins liés à la croissance démographique dans les divers secteurs de la région métropolitaine», note le document.
«Vous n’allez pas utiliser le REM pour faire venir des gens de Pointe-aux-Trembles, donc il faut une offre de service là où il y a de la demande», a soulevé Mme Junca-Adenot, qui estime que le réseau de train de banlieue demeurera pertinent afin de desservir les secteurs du Grand Montréal où le futur train léger ne circulera pas lorsqu’il sera complètement opérationnel à la fin de 2023.
Près de 12M$ seront par ailleurs investis dans la construction d’une gare de train à Mirabel. «Présentement, le projet est à l’étape des plans et des devis, mais la date de construction n’est pas encore arrêtée», a noté M. Bertrand.
«Il y avait une bataille à Mirabel pour réaliser cette gare. L’Union des producteurs agricoles se battait pour ne pas que ça se fasse sur une terre agricole. Ça semble s’être réglé, mais effectivement, il y a un besoin dans ce coin-là», a commenté François Pepin au sujet de la future gare de la ligne de Saint-Jérôme.
L’organisme de transport envisage par ailleurs de construire cette année une voie d’évitement de 450 mètres devant la gare de Mont-Saint-Hilaire afin de réduire le nombre de retards causés par le passage de trains de marchandises.
Afin d’inciter les cyclistes à prendre le train de banlieue, un demi-million de dollars sera également investi afin d’aménager deux vélostations où des bicyclettes pourront être laissés à l’abris des intempéries et des voleurs. Elles se retrouveront à la gare Sainte-Thérèse et au terminus de Terrebonne.