De nouvelles découvertes, publiées dans la revue BMJ Sexual & Reproductive Health, montrent une association statistique significative entre le nombre de partenaires sexuels recensés au cours d’une vie et les diagnostics de cancer chez les hommes, comme chez les femmes.
Une équipe de chercheurs originaires du Canada, d’Autriche, d’Italie, du Royaume-Uni et de Turquie a étudié des données issues de l’English Longitudinal Study of Ageing (ELSA), une cohorte composée d’un échantillon représentatif de 2537 hommes et 3185 femmes de plus 50 ans et vivant en Angleterre.
Des risques accrus
Pour cette étude, les participants ont dû déclarer le nombre total de leurs partenaires sexuels (0-1; 2-4; 5-9 ou 10 et plus). Ils ont aussi évalué leur état de santé (et déclaré des maladies) et précisé leur âge, ethnicité, situation maritale, revenus. Ils ont indiqué s’ils étaient fumeurs, s’ils avaient de symptômes dépressifs et s’ils pratiquaient des activités sportives.
Chez les hommes qui ont déclaré avoir eu 2 à 4 partenaires sexuels, le nombre de diagnostics de cancer était plus élevé de 57% que chez ceux qui ont déclaré 0 à 1 partenaire. Le pourcentage s’élève à 69% chez ceux qui ont déclaré 10 partenaires ou plus.
Chez les femmes qui rapportent avoir eu 10 partenaires ou plus, le risque observé est 91% plus élevé que chez les femmes qui rapportent avoir eu 0 à 1 partenaire sexuel.
Chez les femmes, avoir un nombre plus élevé de partenaires sexuels serait également lié à une plus grande chance de développer une maladie chronique affectant la vie quotidienne. La même relation n’a pas été observée chez les hommes.
Pour les deux sexes, le nombre élevé de partenaires est aussi associé au jeune âge, au statut de célibataire, aux revenus les plus élevés et les plus bas, au fait d’être fumeur, de boire fréquemment et à la pratique intensive du sport.
Les chercheurs soulignent que cette étude se fonde sur des observations et que l’on ne peut pas établir de strict lien de cause à effet. Ils notent cependant que leurs résultats sont en adéquation avec de précédentes études sur le développement du cancer et de l’hépatite et que les raisons pour lesquelles les observations sont différentes chez les hommes et les femmes demeurent floues.