Les fournisseurs de bicyclettes tardent à rattraper leur retard de production causé par la pandémie, ce qui pousse les marchands de la région à prévoir leurs besoins en pièces plus d’un an à l’avance.
Les fermetures des usines en Asie à différents moments ont désynchronisé la chaîne de production au moment où la demande était à son plus fort l’été dernier. Le tout, jumelé avec le mode de fonctionnement des vendeurs qui conservent peu d’inventaires, fait en sorte que les bicyclettes se font rares chez les marchands.
De leur côté, les fournisseurs n’ont pas l’intention d’augmenter la cadence, car ils craignent une baisse de ventes après la pandémie. Les vendeurs comme Michel Bourbonnais du Suroît Cycle et Ski s’y préparent d’ailleurs.
«Quand les gens vont être en mesure de voyager, c’est très possible qu’il y ait un ressac, indique-t-il. À ce moment-là, si un vélo vieux d’un ou deux ans peu utilisé se retrouve en revente, mes vélos neufs sont beaucoup moins attrayants.»
Le propriétaire n’a reçu qu’un dixième de ses commandes qui arrivent habituellement en décembre. Il recevra la majorité de son inventaire en juillet. «C’est excessivement tard, car, la saison, c’est d’habitude entre mars et juin», explique-t-il.
Au rythme actuel, il estime qu’il faudra 5 ans à l’industrie pour revenir à la normale à raison de deux ou trois mois de rattrapage par année. Bien qu’il ne soit pas malheureux, car la demande est toujours au rendez-vous, cette réalité le force à revoir sa façon de s’approvisionner.
«Il faut travailler un an et quart en avance, partage-t-il. Si j’ai besoin d’un dérailleur au mois de mars l’année prochaine, il faut que je l’aie déjà commandé. C’est vraiment particulier.»
Collaboration
La pénurie de pièces a également un impact sur la réparation. Il arrive parfois à M. Bourbonnais de référer ses clients à l’organisme d’accès à l’emploi Le Zèbre rouge, qui remet à neuf des vélos usagers, afin d’obtenir des pièces.
Le directeur général Benoît Bourassa apprécie cette solidarité. «J’adore ça, moi aussi, ça m’arrive de leur référer des gens, explique-t-il. Dans les circonstances, on n’a pas vraiment le choix si on veut servir nos clients le mieux possible.»
Le Suroît Cycle et Ski avait également collaboré avec d’autres magasins de ski l’hiver dernier afin que chacun puisse écouler son inventaire à la fin d’une saison particulièrement populaire pour le ski de fond.
«On se tenait au courant de l’inventaire du voisin et si moi j’avais les skis, Sail avait les bâtons et Sports experts les bottes, on s’arrangeait pour monter un package», raconte-t-il.
Bien qu’il commence à recevoir plus de pièces, M. Bourbonnais s’attend à continuer à collaborer avec le Zèbre rouge souvent dans les prochains mois. La saison s’annonce donc aussi occupée que la dernière pour l’industrie du vélo.
Bicyclette gratuite
L’évènement «Ma bicyclette gratuite» est de retour cette année au Zèbre rouge, permettant ainsi à 100 enfants de la circonscription de Vaudreuil de se procurer gratuitement un vélo d’une hauteur de 12 à 20 pouces.
Les réservations se font par téléphone au 450-424-2422 jusqu’au 31 mai. L’initiative lancée l’an dernier par la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols permet également de financer le Zèbre rouge qui œuvre en insertion sociale et en accès à l’emploi.