Les deux candidats principaux dans la course à la mairie de Montréal, Denis Coderre et Valérie Plante, ont confronté leurs visions, cette fois sur les enjeux internationaux essentiels pour l’avenir de la métropole. Le débat cordial a donné lieu à quelques phrases marquantes.
D’entrée de jeu, le ton de la différence est donné. Pour Denis Coderre, la force de Montréal à l’international s’appuie sur «son rôle de gouvernement de proximité». Le chef d’Ensemble Montréal a notamment mis de l’avant l’importance des liens de «diplomatie urbaine» entre les villes internationales.
Ce qui distingue Montréal pour Valérie Plante et ce qui fait la force de l’attractivité montréalaise à l’international, c’est «son écosystème qui est fondamental pour la ville», notamment sur la question de la transition écologique qui est un «must have».
La rencontre entre les deux candidats, organisée par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) mercredi au Centre Sheraton, a pris la forme d’un déjeuner-causerie suivi d’un débat animé par Brian Myles, directeur du Devoir.
Le chef d’Ensemble Montréal a répété à plusieurs reprises que pour jouer «son rôle de contrepoids, il ne faut pas perdre des organisations internationales», en référence au départ récent du siège de l’Association du transport aérien international (IATA) pour Genève.
Interrogée sur trois initiatives qu’elle souhaiterait mettre de l’avant, la mairesse a cité l’agrandissement du Palais des congrès, soulignant que la ville est celle qui «reçoit le plus de congrès». Elle a ensuite abordé le transport collectif et la transition écologique.
Pour M. Coderre, la ville doit faire des relations internationales une priorité. «Il faut que la ville se comporte comme une métropole et pas un village», a-t-il indiqué. Enfin, le candidat a réaffirmé la nécessité d’un plan de résilience vis-à-vis des organisations internationales.
Lors du débat de près de 45 minutes, les candidats ont tenté d’imposer, tour à tour, leur vision internationale pour la métropole à l’auditoire composé de personnalités du monde des affaires, du milieu académique et institutionnel montréalais.
«C’est pas qui tu es, c’est qui tu connais»
Le débat a été ponctué à plusieurs reprises par une réplique de Denis Coderre. Afin de développer des partenariats et une diplomatie internationale, ce qui compte, selon lui, «c’est pas qui tu es, c’est qui tu connais». Une vision qui détonne par rapport à celle plus «pragmatique» et «d’équipe» que la mairesse souhaite mettre en avant.
Moi je suis à la tête d’un écosystème extrêmement fort, c’est ça l’équipe. Je ne commencerais pas au ‘’je‘’ et à faire du name dropping pour me donner de l’importance. Moi je n’ai pas besoin de me valider en fonction des gens à qui je parle.
Valérie Plante, mairesse de Montréal et candidate à sa réélection
Le candidat a ensuite réitéré aux médias que «chaque personne fait partie de la solution» et que «c’est le relationnel, cette connaissance du milieu et des gens [qui] fait une différence». Pour faire avancer un dossier, le candidat mise sur «un climat de confiance et une stratégie relationnelle».
«Si on veut recevoir de la visite, il faut commencer par faire le ménage, il faut que ça soit propre», a lancé M. Coderre.
Une référence à Beyrouth qui étonne
Au cours du débat, lorsqu’il évoquait le manque de propreté de la ville, Denis Coderre a comparé les rues en travaux de Montréal à Beyrouth.
J’aime beaucoup Beyrouth, mais je ne veux pas toujours ressembler aux conséquences de la guerre civile, il y a des trous.
Denis Coderre, candidat au poste de maire de Montréal
Une référence qui n’a pas manqué de faire réagir Valérie Plante, en mêlée de presse. La mairesse sortante a qualifié la comparaison de M. Coderre de «complaisante, insultante pour le peuple libanais».
Non aux Jeux olympiques, oui aux grands événements
Interrogée sur une possible candidature de Montréal pour accueillir les Jeux olympiques, la mairesse a affirmé spontanément, lors du débat, être en faveur pour ensuite se rétracter en mêlée de presse. La mairesse a pointé du doigt une éventuelle liste de coûts associés à la tenue d’un tel événement.
«Moi je vais vous dire ‘’non‘’. Je veux qu’on se concentre sur les enjeux qui sont essentiels pour les Montréalais; je ne veux pas m’embarquer dans ce débat-là», a rectifié la mairesse.
De son côté, Denis Coderre est catégoriquement opposé à la tenue de Jeux olympiques dans la métropole parce qu’«on a déjà donné». Le candidat souhaite plutôt que l’on mise sur l’organisation de grands événements internationaux. Il propose d’investir «davantage dans les infrastructures», notamment dans celles pour les jeunes.
Le prochain débat municipal se tiendra le 18 octobre prochain. Les candidats partageront alors leur vision économique pour Montréal.