Kendra Jessie, influenceuse crie et ukrainienne de la Première Nation de Sucker Creek, dans le nord de l’Alberta, sera une des conférencières invitées à C2 Montréal. En utilisant ses plateformes Tik Tok et Instagram, elle éduque les gens sur l’histoire, la culture et les réalités autochtones tout en augmentant la visibilité des personnes autochtones et métissées dans la sphère publique.
Aujourd’hui âgée de 26 ans, Kendra Jessie se rappelle combien, en grandissant, elle a eu du mal à accepter ses origines autochtones.
«Je n’avais pas de quoi être fière parce que tout ce que je connaissais, c’était les commentaires racistes et stéréotypés que j’entendais de la part des enseignants, des parents, des étrangers ou des camarades de classe», se souvient-elle.
Sa vision a cependant changé en voyant plusieurs personnes autochtones partager leur culture via les réseaux sociaux. «Plus j’en apprenais sur l’histoire, plus je savais que je voulais revendiquer cette culture et revendiquer mon identité d’autochtone métissée», dit-elle.
L’éducation par les médias sociaux
Inspirée par d’autres avant elle, Kendra Jessie utilise maintenant ses plateformes de médias sociaux pour éduquer à son tour sa communauté d’internautes sur l’histoire des Premières Nations.
Selon elle, la lutte contre le racisme commence par une meilleure éducation des allochtones sur l’histoire raciale du Canada, et ce, dès leur jeune âge. «Ainsi, quand ils sortent du système scolaire, ils ne sont pas ignorants et pleins de ressentiment envers les Autochtones», ajoute-t-elle.
La jeune femme à l’héritage mixte estime aussi que les réseaux sociaux sont un bon moyen pour transmettre des connaissances à des personnes à travers la planète.
«Votre message et votre voix peuvent être entendus sur des plateformes mondiales grâce à ces applications et c’est vraiment puissant. Mais il faut certainement un bon équilibre entre l’utilisation des médias sociaux et le fait d’être présent dans les communautés pour faire le travail qui doit être fait avec elles», souligne-t-elle.
Kendra Jessie se penchera d’ailleurs sur le sujet durant sa conférence à l’événement d’affaires et de créativité C2 Montréal, qui se tiendra le 20 octobre à 14h. La discussion portera sur l’utilisation des canaux médiatiques pour éduquer, mobiliser et inciter les gens à faire bouger les choses.
L’influenceuse se dit honorée d’avoir l’opportunité d’ajouter une voix autochtone à la conversation. Le panel dont elle fera partie réunira aussi la créatrice de contenu québécoise Jessica Prudencio.
Représentation et visibilité
Sans mettre nécessairement fin au racisme vécu par les personnes de couleur, la représentation peut les aider à se sentir valorisées dans la société, affirme Kendra Jessie. «Je fais ce que je fais parce que j’ai eu tellement de difficulté à m’accepter en grandissant que je ne veux pas que quelqu’un d’autre ressente cela», rappelle-t-elle.
Mannequin depuis l’âge de 20 ans, elle désire accroître la représentation des personnes issues des minorités dans la sphère publique en général. «Dans l’industrie du mannequinat, si vous ne vous voyez pas représentés, comment êtes-vous censés penser que vous pouvez y être accueillis?», demande-t-elle.
Kendra Jessie est également titulaire d’un baccalauréat spécialisé en gestion du sport de l’Université Brock. Elle souhaite intégrer davantage les personnes issues des Premières Nations dans le monde du sport, plus particulièrement celui du hockey.
«En grandissant, j’ai joué au hockey et à d’autres sports. Je remarquais qu’il n’y avait jamais de personne autochtone au sein des joueurs ou des entraîneurs», explique celle qui est maintenant entraîneuse personnelle et entraîneuse de hockey certifiée par l’Association nationale des entraîneurs du Canada.