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L’UPAC a besoin de plus que d’un «changement cosmétique»

C’est un changement en profondeur et non d’une simple modification d’image dont l’Unité permanente anticorruption (UPAC) a besoin, s’entendent différents intervenants à l’Assemblée nationale. L’organisation a présenté mardi un bilan qui montre qu’elle n’a jamais fait condamner aussi peu d’individus que l’an dernier.

Seulement deux personnes ont été trouvées coupables au criminel à la suite d’enquêtes menées par l’UPAC au cours de la dernière année, indique-t-on dans un rapport dévoilé mardi. Dans une conférence de presse, le commissaire Frédérick Gaudreau s’est montré ouvert à modifier le «branding» pour espérer regagner la confiance de la population, reconnaissant que «la marche est haute».

Un changement de nom, c’est complètement cosmétique et ça ne règle pas le fond de l’histoire.

Dominique Anglade, chef du Parti libéral du Québec

Changement profond réclamé

«Un bris de confiance aussi important nécessite des actions qui sont beaucoup plus costaudes que ce que l’on voit présentement, estime la chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade. Je pense qu’on vit une crise de confiance par rapport à cette institution-là.»

Selon Québec solidaire, le gouvernement doit annoncer un nouveau plan pour contrer la corruption au Québec. «Les problèmes à l’UPAC dépassent largement son nom. Ce n’est pas normal, au Québec, qu’on ne soit pas capable de punir les gens qui ont corrompu notre système. Je n’ai pas la solution magique, ce matin, mais il y a un gros problème à l’UPAC», constate le chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois.

«Peut-être» qu’un changement de nom pourrait redorer le blason de l’UPAC, mais par-dessus tout, l’organisation a besoin d’«un changement en profondeur», corrobore le Parti québécois.

«Les Québécois, ce qu’ils veulent, ce sont des policiers, des fins limiers qui pourchassent les ripoux, pourchassent les fraudeurs et qu’il y ait effectivement des gens qui vont payer pour ça. Donc, peu importe le nom qu’on va leur donner, ils seront jugés au résultat», estime le député péquiste Martin Ouellet.

En confiance ou pas?

En point de presse, la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault a refusé de réitérer concrètement sa confiance envers l’UPAC. Miser sur une organisation luttant à temps plein contre la corruption au Québec demeure nécessaire, selon elle.

«Les années avant l’arrivée de notre gouvernement, il y a eu beaucoup, beaucoup d’histoires, rappelle-t-elle. Il y en a moins, on l’espère du moins, il y en a moins parce qu’il y a cette espèce de chien de garde là puis ce rempart-là qui fait que les gens osent moins, j’espère aussi, faire de fautes de stratagèmes, de corruptions et tout ça.»

La loi 72, adoptée pour que l’UPAC puisse nommer ses propres enquêteurs, n’est entrée en vigueur qu’en août, rappelle-t-elle. «Donnons-leur une chance de pouvoir utiliser de manière optimale et complète les outils qu’on a enfin mis à leur disposition», conclut-elle.

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