Pour mettre fin à la pandémie de COVID-19, il faut partager, à l’échelle internationale, tous les outils nécessaires à sa lutte, comme le vaccin, martèle l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
C’est ce que le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a répété en conférence de presse virtuelle jeudi matin.
Le docteur a insisté sur l’importance de l’équité vaccinale partout dans le monde, rappelant que les vaccins et les tests n’étaient pas disponibles partout.
«Cette nouvelle année offre une opportunité pour renouveler notre réponse collective face à la menace partagée. J’espère que les leaders qui ont fait des efforts pour protéger leur propre population étendront ces efforts pour s’assurer que le monde complet est en sécurité. Cette pandémie ne se terminera pas tant que ça ne sera pas fait», a-t-il affirmé d’emblée.
Selon l’OMS, une population non vaccinée est un bassin fertile pour l’apparition de nouveaux variants du virus.
Objectif repoussé
L’OMS a pour objectif de vacciner 70% de la population de tous les pays d’ici juillet 2022, une échéance d’abord fixée au premier trimestre de l’année. Or, à cette allure, 1009 pays rateraient la vaccination complète de 70% de leur population d’ici début juillet 2022, estime l’organisation.
En Inde, par exemple, moins de 45% de la population est entièrement vaccinée.
«L’essence de la disparité est que certains pays s’orientent vers la vaccination des citoyens une troisième fois tandis que d’autres n’ont même pas un approvisionnement régulier suffisant pour vacciner leurs agents de santé et les personnes les plus à risque», a souligné le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
D’ailleurs, l’apparition de variants, comme Omicron ou Delta, est causée par cette iniquité dans la répartition des vaccins, indique l’OMS. «Si Omicron semble moins sévère que Delta, particulièrement pour les personnes vaccinées, cela ne signifie pas qu’il doit être catégorisé comme bénin. Comme les autres variants, Omicron envoie des gens à l’hôpital et tue des gens», a affirmé le Dr Ghebreyesus.
Plus haut nombre de cas enregistrés
Au cours de la semaine du 27 décembre 2021 au 2 janvier 2022, la planète a enregistré le plus haut nombre de cas de COVID-19 depuis le début de la pandémie et les infections sont sous-estimées. Cela correspond à un peu moins de 9,5 millions de nouveaux cas et à plus de 41 000 nouveaux décès signalés au cours de la semaine dernière, selon l’OMS.
Toutes les régions ont signalé une augmentation de l’incidence des cas hebdomadaires, la région des Amériques signalant la plus forte augmentation (100%), suivie de la région de l’Asie du Sud-Est (78%) et de la région européenne (65%). La région africaine a signalé une augmentation hebdomadaire du nombre de nouveaux décès (22%), tandis que toutes les autres régions ont signalé une diminution par rapport à la semaine précédente.
«Le tsunami de cas est tellement intense et rapide qu’il écrase les systèmes de santé à travers le monde. Les hôpitaux commencent à être surchargés et en sous-effectifs», a mentionné le Dr Ghebreyesus, soulignant que cela menait au délestage des autres soins.
Le 8 décembre dernier, l’OMS affirmait que le variant Omicron aurait un «impact majeur» sur la pandémie en raison de certaines de ses caractéristiques, notamment sa propagation mondiale et son grand nombre de mutations.