Dominique Anglade est allée ce lundi à la rencontre de ses troupes dans son local de Saint-Henri–Sainte-Anne. À une semaine du scrutin, la patronne du Parti libéral du Québec (PLQ) a passé la journée dans sa circonscription, laquelle semble de plus en plus représenter un défi électoral de taille. En tout cas, la cheffe de l’opposition officielle sortante s’est montrée particulièrement confiante en vue du 3 octobre.
Rappelons qu’une lutte au coude-à-coude (29%) se profile dans sa circonscription entre le PLQ, Québec solidaire (QS) et la Coalition avenir Québec (CAQ), selon les chiffres de l’agrégateur de sondages Qc125. Un sondage de Data Sciences commandé par le parti libéral, réalisé auprès de 280 électeurs de Saint-Henri–Sainte-Anne, place en revanche Mme Anglade en tête (35%), devant la CAQ (23%) et QS (20%).
Lors de son passage, Mme Anglade a fait quelques appels pour inciter les citoyens à aller voter. Elle en a aussi profité pour motiver ses équipes, qui l’ont accueillie par de grands applaudissements, sous les airs de I Gotta Feeling des Black Eyed Peas, musique qui lui a permis de faire une vidéo virale ces derniers jours.
Sa présence dans sa circonscription visait-elle à éviter une défaite cuisante? «Chaque secteur est important pour nous. On ne prend rien pour acquis», a-t-elle averti.
«Quand t’es députée, tu es dans ton comté tout le temps. C’est le travail d’une campagne électorale. […] Quand tu es cheffe, tu sais que tu ne pourras pas être là tous les jours, ce sont des tiraillements à l’interne. […] Les gens le savent également. Avant la campagne électorale, on a passé beaucoup de temps ici en prévision», a-t-elle expliqué.
Trop peu, trop tard?
Pour le politologue André Lamoureux, la notoriété liée au statut de cheffe de Mme Anglade ne suffira pas. Il croit qu’elle est pénalisée par les casseroles de son propre parti. «La marque libérale s’est affaissée au Québec», affirme-t-il.
«Mme Anglade est toujours super confiante dans tous les débats, les conférences de presse, mais je suis loin d’être sûr qu’elle va être élue. Ça a bougé les derniers jours, mais ça reste égal entre les candidats», souligne le professeur de l’UQAM. La crise aux Îles-de-la-Madeleine viendrait de plus jouer en faveur du gouvernement Legault, selon lui.
Surtout, les prises de position du PLQ contre le racisme systémique, contre la laïcité et en faveur de l’immigration joueraient contre Dominique Anglade. «La petite touche nationaliste du PLQ a disparu. La population québécoise a disparu du radar», croit-il, arguant que moins d’un électeur francophone sur dix donnerait sa voix au Parti libéral.
Des facteurs qui ne semblent pourtant pas faire peur aux partisans de Dominique Anglade. «Est-ce que je suis inquiète pour Saint-Henri–Saint-Anne? Pas plus qu’en 2018 ou en 2015. À chaque campagne, je suis fébrile, mais confiante dans le résultat», conclut Isabelle Gautrin, directrice de cabinet adjointe de Mme Anglade.
Le même ton est de mise dans les rangs: prudence, mais confiance. Les militants libéraux semblent conscients de la menace qui pèse sur leurs châteaux forts. Pourtant, ils semblent plus que jamais d’attaque.