Élections

Débat national sur l’habitation, des candidats «décevants»

[De gauche à droite] la candidate du PLQ, Marie-Claude Nichols, le candidat du PQ, Raphaël Déry, la candidate du PCQ, Carmel-Antoine Bessard, le candidat de QS, Andrés Fontecilla, la candidate de la CAQ, Karine Boivin-Roy

De gauche à droite, la candidate du PLQ, Marie-Claude Nichols, le candidat du PQ, Raphaël Déry, la candidate du PCQ, Carmel-Antoine Bessard, le candidat de QS, Andrés Fontecilla, la candidate de la CAQ, Karine Boivin-Roy

Entre guerres de chiffres, absence de propositions de certains candidats et difficultés à définir l’abordabilité, le débat national sur l’habitation qui regroupait aujourd’hui cinq candidats des principaux partis politiques a déçu les regroupements du logement social et communautaire qui l’ont organisé. Selon les regroupements, le Parti conservateur du Québec (PCQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) seraient les grands perdants de cette rencontre.

Au menu du débat, différentes thématiques relatives à l’habitation au Québec et à la crise du logement qui y sévit. Les candidats de la CAQ, du PCQ, du Parti libéral du Québec (PLQ), du Parti québécois (PQ) et de Québec solidaire (QS) ont commencé par définir, avec difficulté, ce qu’est un logement abordable.

Par la suite, les avis ont divergé quant à la reconnaissance de l’importance d’adopter une politique nationale d’habitation fondée sur le droit à l’accès au logement abordable. Alors qu’il s’agit d’une recommandation principale des regroupements, certains candidats ont fait grincer des dents l’auditoire.

Les candidats solidaire, libéral et péquiste se sont montrés en faveur d’une telle politique. La CAQ ne s’est pas réellement prononcée, se contentant de faire le bilan de son mandat.

De son côté, la candidate conservatrice Carmel-Antoine Bessard a balayé cette proposition, disant qu’elle serait «étonnée» qu’une telle politique soit adoptée.

La rénovation des logements sociaux, comme les habitations à loyer modique (HLM), et la lutte contre les rénovictions ont aussi été abordées. Les candidats ont aussi pu débattre des rôles constitutionnels du provincial et du fédéral ainsi que de l’optimisation du Tribunal administratif du logement (TAL).

Déçus, mais pas étonnés

Pour la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, aucun parti n’est réellement sorti du lot lors de ce débat. Au contraire, elle est restée sur sa faim quant aux propositions émises.

«Il y a une certaine reconnaissance de cette crise du logement […] mais les solutions proposées sont insuffisantes pour y faire face et ça, je dirais que c’est décevant, explique la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme. On pense que tous les partis doivent augmenter leurs objectifs.»

Véronique Laflamme reconnaît que certains partis ont suivi certaines des recommandations des regroupements, mais elle déplore les propositions de la CAQ et du PCQ.

À part le PCQ, dont finalement le discours sur le logement est peu réfléchi, celui dont les engagements sont les moins ambitieux est le gouvernement sortant et celui qui mène dans les sondages. Et ça, c’est inquiétant.

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU

Le directeur général par intérim du Réseau québécois des OBSL d’habitation (RQOH), André Castonguay, partage l’avis du FRAPRU. Il déplore l’absence de consensus sur l’adoption d’une politique nationale sur l’habitation.

«Oui, il y a en a qui ont des engagements intéressants, mais pour ce qui est d’établir une vraie politique du logement nationale […], il y a encore du travail à faire au niveau de la représentation [politique] pour y arriver», dit-il.

Itinérance et RPA Mont-Carmel

Différents enjeux touchant la métropole ont pu être abordés. En ce qui concerne la lutte contre l’itinérance, les partis ont peiné à proposer des mesures. Les candidats solidaire, libéral et péquiste souhaitent renforcer le soutien communautaire. De son côté, la candidate conservatrice a expliqué que «nous ferons avec l’actualité».

Les candidats ont pu aussi se prononcer sur la vulnérabilité des aînés habitant dans des résidences privées pour aînées (RPA). La RPA Mont-Carmel à Montréal a été citée à multiples reprises par les candidats. Les aînés de l’établissement étaient menacés par un changement de vocation de leur résidence à la suite d’un changement de propriétaire.

Les candidats se sont en majorité entendus sur la nécessité de favoriser les RPA sans but lucratif. La candidate conservatrice a quant à elle expliqué que son parti n’avait pas de «plan préétabli».

Lorsqu’on leur a demandé si le gouvernement élu devrait intervenir dans le cas de la RPA Mont-Carmel, les candidats péquiste, libéral et solidaire ont répondu oui, au contraire des candidates conservatrice et caquiste.

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