C’est avec les yeux humides et beaucoup d’émotion que Paul St-Pierre Plamondon s’est adressé à la foule péquiste qui s’était rassemblée à l’Hôtel Mortagne, à Boucherville. Malgré les trois sièges que comptera le Parti québécois (PQ) à l’Assemblée nationale, celui qu’on surnomme «PSPP» a souligné l’importance de faire du Québec un État souverain et son désir de réformer le mode de scrutin.
«Même si les résultats en termes de sièges ne sont pas à la hauteur de nos attentes, nous sommes en bonne voie de terminer deuxièmes au scrutin universel, a lancé Paul St-Pierre Plamondon. Le projet d’indépendance du Québec dévalorisé, voire méprisé, pendant si longtemps par les libéraux et maintenant par la CAQ […] continue de susciter de l’espoir et de l’intérêt.»
Devant une foule qui scandait «on veut un pays», le chef péquiste et désormais député pour la première fois a salué la «remontée spectaculaire» de son parti. Il s’est par la suite adressé aux citoyens de sa circonscription, Camille-Laurin, où il a arraché la victoire au candidat caquiste Richard Campeau.
«Aux électeurs de Camille-Laurin […] je ferai tout pour être à la hauteur de ce mandat et, surtout, vous verrez en moi un défenseur infatigable et très audible de l’est de Montréal, trop souvent délaissé», a-t-il lancé à la foule.
Importantes distorsions électorales
Paul St-Pierre Plamondon a par la suite dénoncé le mode de scrutin, qui «crée des distorsions», selon lui. Il souhaite ainsi que la CAQ et l’ensemble des autres partis collaborent pour changer la méthode du vote, un «défi de la démocratie».
«À la lumière des résultats que nous reconnaissons et que nous acceptons se posent pourtant des questions très sérieuses. […] Rarement dans notre histoire nous aurons eu une telle disproportion entre la volonté populaire et les résultats en nombre de sièges», a-t-il expliqué.
Paul St-Pierre Plamondon a aussi fait part de sa volonté d’amener la jeunesse dans le PQ au cours des prochaines années. «De ludique, l’indépendance deviendra nécessaire, voire urgente», a-t-il lancé à la foule. «Dans les prochaines années, je vais dédier mon temps à convaincre les jeunes, car mon premier vote, je l’ai fait à 18 ans, et c’était pour le “oui” en 1995», a dit le chef péquiste.
Il a remercié les membres du Bloc québécois et a par la suite salué le premier ministre réélu, François Legault, ainsi que les autres candidats de l’opposition, dont la «voie tracée était loin d’être facile».