Au-delà des réactions négatives que suscitent le projet de Réseau électrique métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), un Lachinois s’inquiète des impacts que pourraient avoir ce nouveau train sur les lignes de transport en commun déjà existantes. Afin d’attirer l’attention du gouvernement, Alex Turcotte a lancé une pétition le 21 septembre.
Ce qu’il craint, c’est que le REM vampirise la clientèle de la ligne Vaudreuil-Hudson, qui dessert le sud de l’Ouest-de-l’Île, et qu’éventuellement elle devienne caduque. Si le train de banlieue venait à cesser, il devrait prendre l’autobus pour se rendre au travail, un trajet qui lui prendrait alors environ une heure.
« J’ai pris la décision de me rapprocher de la gare de train afin d’avoir un seul véhicule. J’ai payé plus pour ma maison pour pouvoir marcher seulement 10 minutes jusqu’à la gare. Je ne veux pas avoir fait ces sacrifices pour rien », avance Alex Turcotte, le fondateur du groupe Pour un meilleur projet.
Actuellement, le trajet entre Lachine et la station de métro Square-Victoria ne lui prend quotidiennement que 18 minutes.
En plus de demander que le territoire de Lachine soit desservi par une antenne du REM, il exige aussi des études d’impacts. Du moins, qu’on lui apporte les preuves que ce projet répondra aux besoins du plus grand nombre d’usagers.
« Ce que peu de gens réalisent, c’est qu’il n’y a pas eu d’étude d’impact et que toute la population de l’ouest pourrait payer pour cela » continue-t-il.
L’Agence métropolitaine de transport (AMT), répète que les infrastructures existantes ne souffriront pas de l’arrivée du nouveau train électrique, comme il a été mentionné à plusieurs reprises lors des représentations au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
Même son de cloche chez CDPQ Infra, qui ajoute que le projet sera complémentaire et non concurrentiel à la ligne de train de banlieue. Selon son directeur des relations médias, Jean-Vincent Lacroix, le projet a longuement été étudié avant d’être présenté au public et plusieurs modifications y ont été apportées depuis.
« Nous croyons que le REM répond au mandat qui nous a été donné, soit de relier la Rive-Sud et la Rive-Nord au centre-ville de Montréal, et d’optimiser l’utilisation du transport en commun », complète-t-il.
Alex Turcotte réplique que les organismes impliqués ne font qu’éviter la question, que la durée des audiences aurait été raccourcie pour camoufler le fait que le projet n’est pas bien ficelé et que tous les risques n’auraient pas été évalués.
« Lorsque l’on pose des questions qui mettent en doute la validité du REM, on n’obtient aucune collaboration. Plusieurs autres acteurs importants disent que le projet n’était pas prêt à être reçu au BAPE », renchérit le résident de Lachine.
Appuis
Parce les signataires n’ont pas d’autres mécanismes, ils demandent qu’une commission parlementaire soit ouverte. Jusqu’ici, la conseillère municipale de Lachine, Maja Vodanovic, ainsi que la députée de Québec solidaire dans la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, ont accordé leur appui.
En quelques jours, plus de 300 personnes ont signé la requête, soit sur papier ou en ligne. Alex Turcotte lance une offensive plus sérieuse lundi, avec plusieurs bénévoles pour faire circuler la pétition. Il espère avoir recueilli 5000 noms lorsqu’il la présentera à l’Assemblée nationale, à la fin de l’automne.
Pétition en ligne: https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-6281/index.html
Pour rejoindre le groupe sur Facebook
ou sur le web: pourunmeilleurprojet.com/