Montréal

Le Syndicat des cols bleus de Montréal mis sous tutelle

Le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal a été placé sous tutelle par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Un administrateur a été nommé pour assumer la direction de l’organisation pour une période indéterminée.

Celui-ci «exercera son autorité pour résoudre de graves difficultés de fonctionnement au sein de la section locale», peut-on lire dans un communiqué émis mardi matin par le SCFP. Celui-ci a indiqué qu’il limitera ses commentaires au contenu du communiqué.

«[L’administrateur] a toute autorité pour diriger les affaires du syndicat et assurer la continuité des services aux membres de la section locale 301 et leur représentation syndicale. Une fois que les problèmes internes auront été réglés, de nouvelles élections auront lieu et la direction locale des affaires du syndicat sera rétablie avec un nouveau conseil exécutif élu», a également mentionné le SCFP.

Jusqu’alors, la section locale 301 du SCFP, qui comporte près de 6000 membres, était dirigée par Chantal Racette, qui a jugé cette décision «malheureuse», dans un communiqué émis sur la page Facebook du syndicat.

«Nous sommes des gens honnêtes qui avons à cœur l’intérêt de nos membres, et nous l’avons démontré par des initiatives comme la révision de notre règlement des dépenses […]. Nous n’avons pas attendu pour agir, mais aujourd’hui nous en payons le prix.» – Le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal

Des divisions internes
Mme Racette avait longuement évoqué des divisions internes dans le journal officiel de la section 301, daté de mars dernier. «Certains sont prêts à me crucifier sur la place publique», reconnaissait-elle.

Critiquée en interne, notamment pour des dépenses jugées excessives, elle avouait également «des erreurs». «Je ne suis pas parfaite et c’est tant mieux», écrivait celle qui a été élue en 2015 pour un mandat de trois ans.

Ces mots n’ont visiblement pas suffi pour dissiper les tensions. En avril, des membres dissidents ont lancé un nouveau groupe intitulé l’Union syndicale des cols bleus de Montréal (USCBM). Sur son site web, cette organisation se définit comme «une alternative syndicale, autonome et démocratique». «Notre objectif est de permettre aux membres de se réapproprier leur syndicat, en se donnant une structure et des statuts démocratiques», écrit le porte-parole du groupe, Patrick Roy.

Ce dernier, dans une vidéo mise en ligne à la mi-mai, a dénoncé «l’intimidation» exercée par Chantal Racette, après l’envoi d’une lettre à l’ensemble des membres de la section 301. Dans celle-ci, la présidente de l’organisation indiquait que «tous ceux qui vont adhérer [à ce nouveau groupe| risquent d’être bannis comme membre en règle du syndicat», affirmait Patrick Roy. Celui-ci précisait également vouloir porter plainte contre le syndicat.

«Coderre doit jubiler»
Alors que le syndicat est en pleine négociation avec la Ville pour le renouvellement de sa convention collective qui prend fin en décembre, l’inquiétude serait désormais de mise au sein des cols bleus de Montréal. Regrettant l’absence de communication de la part de leur direction, plusieurs employés municipaux, rencontrés par Métro, ont fait part de leur «malaise».

«On va se faire massacrer par Coderre, confie l’un d’eux. Il doit jubiler. Ce n’était pas le temps d’avoir des bisbilles internes, en pleine négociation. Ça arrive au pire moment. La crise est solide et l’administration va en profiter. Et nous, on va en payer le prix».

Le maire de Montréal, Denis Coderre, n’a pas souhaité commenter «les affaires internes du syndicat des cols bleus», a précisé son cabinet.

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