BIXI Montréal est maintenant ouvert à l’idée de tester des vélos électriques sur le territoire de la métropole.
Christian Vermette, directeur général de BIXI Montréal, en fait la confession en marge d’une visite des locaux de l’organisme. Celui-ci ouvrait exceptionnellement ses portes jeudi aux médias et aux congressistes qui participent jusqu’à vendredi au Congrès nord-américain du vélo-partage .
PBSC, l’entreprise de Longueuil qui a repris les activités internationales de la défunte Société de vélo en libre-service (SVLS), a fait construire un vélo à assistance électrique, le BOOST, qui se recharge automatiquement aux stations. L’entreprise cherche actuellement deux villes intéressées à participer à un projet pilote, mais aucune des 26 cités qui ont adopté le cousin de BIXI n’ont jusqu’ici levé la main.
«On est ouvert à l’idée si on arrive à trouver un commanditaire qui assumerait les coûts d’un tel projet pilote, car le système électrique coûte environ trois fois plus cher que ce que l’on a actuellement», a indiqué à Métro M. Vermette. Il y trois mois, un porte-parole de BIXI avait pourtant déclaré au Devoir qu’un tel projet n’était pas prévu prochainement.
Les stations d’entreposage du BOOST électrique ne fonctionnent pas à l’énergie solaire. Elles doivent plutôt être branchées au réseau électrique. Elles ne peuvent donc être déplacées aussi facilement que celles qui hébergent des vélos BIXI. «Du coup, tester le BOOST pourrait impliquer de garder les vélos 12 mois par an (au lieu de sept mois pour le BIXI), donc ce ne serait pas une décision sans conséquences», a ajouté M. Vermette.
Les congressistes qui ont visité les locaux de BIXI ont aussi pu découvrir les bons coups de l’entreprise montréalaise. Pierre-Luc Langlois, le directeur de Cyclochrome, a rappelé que seuls une quarantaine de vélos ont rendu l’âme en neuf ans. Pourtant, la plupart des vélos BIXI que son entreprise répare parcourent près de 3500 km par an.
Dans le centre de répartition, on en a aussi appris un peu plus sur les méthodes visant à diminuer les cas de stations vides ou alors pleines à craquer qui font pester la clientèle. «On est capable de suivre les statistiques en direct et de voir les stations où il faut agir», a expliqué Jordy Gauthier, l’un des répartiteurs.
Actuellement, BIXI Montréal n’offre chaque jour qu’une dizaine de crédits de 15 minutes supplémentaires à des clients qui sont confrontés à des stations pleines. «L’ajout de 80 stations et celui d’un camion de répartition à deux niveaux qui est capable de déplacer 80 vélos à la fois n’y sont pas étrangers», a rapporté M. Vermette.
Des nouveautés à suivre
Jusqu’à vendredi, Montréal accueille le Congrès nord-américain du vélo-partage où plusieurs entreprises présentent leur produits. Voici quelques-unes des idées intéressantes :
La nouvelle tendance consiste à offrir un cadenas avec le vélo loué pour permettre aux utilisateurs de le garer dans un périmètre défini autour d’une station pleine. Leur localisation par GPS permet au répartiteur en camion de les retrouver facilement pour les redistribuer dans d’autres stations.
Libres!
La plupart des vélos exposés aux congressistes fonctionnent sans station. Ils sont garés à peu près n’importe où grâce à des cadenas intégrés qui s’actionnent automatiquement avec un téléphone intelligent et un code QR, permettant ainsi de réduire les coûts d’opération.
Le leader chinois Ofo, qui compte 8 millions de vélos (sans station) dans 170 villes, offre une application mobile indiquant à chaque utilisateur les kilomètres parcourus et les émissions de gaz à effet de serre évités grâce à leur déplacement à bicyclette. Des récompenses sont octroyées à ceux qui signalent des défectuosités, tout en pénalisant les mauvais élèves qui ne respectent pas les zones privilégiées de stationnement.
Fini les monopoles
Plutôt que de donner l’exclusivité du service de vélo-partage à un seul organisme et de financer ses déficits, Seattle teste un système de permis. Actuellement, trois systèmes de vélo-partage sans station se disputent le marché: Spin, LimeBike et Ofo. Darwinisme économique aidant, seule les services rentables subsisteront.