Au lendemain de l’appel du premier ministre, Philippe Couillard, en faveur de projets de transport qui assureraient un lien rapide entre Montréal et Québec, la Coop MGV, qui promeut l’idée d’un monorail à grande vitesse, se dit prête à lancer les études nécessaires.
«On est prêt, a assuré lundi le président de la coopérative, Patrick Leclaire. Ça fait longtemps qu’on attend l’appel du gouvernement.»
Le projet que caresse la Coop MGV vise la création d’un réseau de lignes d’un monorail à grande vitesse au Québec. Les navettes seraient suspendues à dix mètres du sol grâce à une infrastructure installée dans l’emprise des autoroutes. Jusqu’à 70 passagers pourraient embarquer dans les navettes et se déplacer jusqu’à 250 km/h.
Le projet de monorail rapide de la Coop MGV repose sur le moteur-route, que l’ingénieur Pierre Couture a inventé dans les années 1990. Celui-ci fonctionne à l’électricité et permet de récupérer l’énergie du freinage.
La construction d’une ligne de monorail rapide entre Montréal et Québec, le long de l’autoroute 20, coûterait environ 3G$ d’après la coopérative. Puisque les rails seraient dédiés à celui-ci, le trajet se ferait en un peu plus d’une heure.
«C’est une nouvelle technologie beaucoup plus performante [que le train] et beaucoup plus confortable, a soutenu pour sa part le vice-président de la Coop MGV, Michel Laforest, en évoquant des projets d’exportation. Ce dernier est convaincu que le projet de monorail satisfera le premier ministre Couillard, qui a promis dimanche, lors du congrès du Parti libéral du Québec, de se pencher sur la possibilité d’assurer un lien «rapide, efficace, écologique et électrifié» entre la capitale nationale et la métropole, en cas de réélection.
M. Couillard s’est dit ouvert à toutes les suggestions, en autant qu’elles proviennent de «l’imagination des Québécois».
Avant de lancer les travaux de construction d’une ligne de monorail à grande vitesse, un banc d’essai doit être réalisé pour vérifier tous les aspects techniques du projet. Un montant d’environ 250M$ doit être investi dans cette étape préliminaire, qui aura une durée de deux à trois ans.
Si Québec devait donner le feu vert à ce projet, le monorail à grande vitesse serait en service dans un horizon de sept à dix ans, d’après la Coop MGV. Ce délai est trop long, aux yeux du président de Trajectoire Québec, François Pépin, qui déplore les grandes difficultés de transport dans l’axe Montréal-Québec.
«Tout le monde prend l’auto pour faire le trajet de Montréal parce que ça prend deux heures et demi, a fait remarquer M. Pépin. En train, c’est trois heures et quart et en bus, trois heures».
Le trafic automobile entre les deux grandes villes crée des embouteillages, en plus de ralentir le transport de marchandises, a relevé le président de Trajectoire Québec.
Bien que le projet de la Coop MGV soit «intéressant», François Pépin privilégierait le train à grande fréquence de Via Rail. «Il roulerait presque à 200 km/h sur des rails qui seraient réservés juste à des trains de passagers», a-t-il souligné.
Ce projet, qui pourrait être réalisé en l’espace de cinq ans, doit cependant obtenir l’aval du gouvernement fédéral. Il est sous analyse à Ottawa.