Après moult tentatives de relance, le marché Saint-Jacques sera élargi et abritera finalement une épicerie Super C.
À la suite d’une consultation menée au mois d’août, en catimini selon certains résidants, l’arrondissement de Ville-Marie, désormais dirigé par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a entériné en octobre le projet de modification du rez-de-chaussée du bâtiment. Les travaux doivent commencer «sous peu». La date de la réouverture du marché demeure inconnue.
Ce projet permet au promoteur, Jean-Pierre Houle (Projets Europa), d’agrandir le bâtiment en largeur pour installer une demi-douzaine de commerces vitrés sous la marquise, ainsi qu’un quai de déchargement du côté nord-est, rue Wolfe, afin d’accommoder la future épicerie.
Cette phase était bloquée par l’administration de l’ex-maire Denis Coderre, qui jugeait notamment qu’un tel quai portrait atteinte à l’intégrité de l’édifice et serait trop bruyant pour les voisins. Elle pensait alors qu’il fallait aussi supprimer les stationnements latéraux, ce que refusait le promoteur. Ce dernier avait néanmoins obtenu du maire Coderre l’autorisation d’ajouter 16 maisons de ville aux étages.
Selon les informations fournies aux voisins, c’est un magasin Super C qui sera installé à l’intérieur de l’édifice aujourd’hui presque totalement inoccupé. Les quelque commerces qui ont réussi à survivre au manque d’achalandage ont, pour certains, déménagé un peu plus à l’est, sur la rue Ontario.
Critiquée, l’administration de Valérie Plante se défend d’avoir piloté ces changements en catimini. Audrey Z. Gauthier, la porte-parole de la Ville de Montréal, souligne que 29 personnes ont participé à la consultation publique menée le 22 août. Si le panneau d’informations, installé en juillet au pied de l’édifice, n’indiquait aucune date précise et renvoyait plutôt à un site internet, c’est parce qu’au moment de son installation la date de la consultation était inconnue.
À la suite de cette consultation, l’arrondissement a formé un comité de bon voisinage. Afin de répondre aux inquiétudes des voisins, le quai de déchargement et le compacteur à déchets seront situés à l’intérieur, et les camions de livraison seront limités dans leur taille, leurs horaires de passage (8h à 16h) et leurs manœuvres (avertisseur de recul éteints).
«Les services de l’arrondissement sont allés très loin dans ce qu’ils pouvaient demander pour un tel projet afin d’assurer la quiétude résidentielle», précise Laurence Houde Roy, l’attachée de presse du comité exécutif de la Ville de Montréal. Des mesures de préservation du bâtiment et de verdissement sont aussi prévues.
«On veut faire un projet respectueux et c’est dans l’intérêt de la bannière que les phases de construction et d’opération se déroulent bien pour que les voisins ne boycottent pas ensuite le magasin», mentionne Pierre Bouchard, le président du comité de bon voisinage.
M. Bouchard précise que le choix d’une épicerie à escomptes Super C s’est faite pour répondre aux besoins alimentaires de la clientèle du quartier, dont une partie n’a pas d’auto pour se rendre aux autres épiceries Métro et IGA situées à plus de 500 mètres.
D’autres détails seront communiqués jeudi au cours d’une soirée d’information qui se tiendra ce jeudi à 19h au marché Saint-Jacques. Une page web de type blogue sera aussi créée pour informer les voisins et répondre à leurs questions.
«L’un de nos membres sera présent afin d’en connaître davantage, puisque nous n’avions pas tous été informés jusqu’à présent de cette arrivée structurante dans le quartier, dit Christelle Perrine, la présidente de Faubourg Ontario, l’association des commerçants et acteurs économiques du quartier. Nous avons certainement des propositions à partager au sujet du développement de ce secteur avec l’arrondissement de Ville-Marie et les porteurs de ce projet».