La cause de Richard Henry Bain, accusé d’être l’auteur de l’attentat au Métropolis le soir des élections du 4 septembre, a été reportée puisqu’il a refusé de coopérer avec une médecin francophone.
L’évaluation psychiatrique de l’homme devait être présentée à la juge Natalie Fafard au Palais de Justice de Montréal lundi afin de déterminer si l’accusé est apte à subir son procès. Mais cette évaluation n’a pu être réalisée. «Monsieur ne voulait pas parler à un médecin [de l’institut Philippe-Pinel] féminin de langue française», a affirmé la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Éliane Perreault, aux journalistes.
Une deuxième tentative sera donc réalisée, par un docteur anglophone, cette fois, et devrait être présentée le 11 janvier 2013.
Dès son arrivée dans la salle d’audience, M. Bain a soutenu le regard des gens présents dans la salle d’audience, le sourire aux lèvres.
Les quelques minutes où M. Bain a été présent dans la salle d’audience lui ont suffi pour qu’il fasse des siennes. L’accusé a sorti un bout de papier froissé et a tenté de lire une déclaration pendant que son avocate et la juge lui intimaient de se taire. Un gardien de sécurité a alors tenté de faire sortir l’homme qui résistait.
En haussant le ton, M. Bain a réussi à se faire entendre. Il réclamait l’ouverture d’une enquête de la Sûreté du Québec au sujet d’un événement survenu le 11 octobre dernier. L’homme dit avoir été battu alors qu’il se trouvait au pénitencier de Rivière-des-Prairies.
Escorté de force à l’extérieur, M. Bain s’est écrié : «Que Dieu vous bénisse et joyeuses fêtes à tous.»
L’accusé semble avoir pris l’habitude de ce genre de déclaration. À sa dernière comparution, le 7 décembre dernier, il s’était déclaré soldat chrétien en lutte contre les séparatistes. Le soir des élections, le 4 septembre dernier, il avait déclaré «Les Anglais se réveillent»
Par ailleurs, lors de la prochaine comparution de M. Bain, son avocate, Me Judy Present fera une demande afin de ne plus représenter son client puisqu’il ne se qualifierait pas pour l’aide juridique. L’homme aurait les ressources financières nécessaires pour se payer un avocat.
Rappel des faits
• Le soir des élections, le 4 septembre 2012, alors que la nouvelle première ministre, Pauline Marois prononçait son discours de victoire, Richard Henry Bain aurait tué le technicien Denis Blanchette et blesser son collègue Dave Courage.
• Il fait face à 16 chefs d’accusations, dont ceux de meurtre prémédité, de tentative de meurtre, d’usage d’armes à feu et d’incendie criminel.