Les vélos en libre-service Jump occasionnent déjà un trop grand nombre de signalements, seulement quelques jours après leur mise en service dans la métropole. La Ville de Montréal demande à l’opérateur Uber de faire respecter la réglementation municipale et compte sévir contre les vélos mal garés.
Bien que la situation se passe «généralement bien» depuis le lancement officiel des vélos électriques de la multinationale le 26 juin dernier, la Ville constate «qu’il y a encore beaucoup trop de vélos JUMP stationnés à des endroits où ils ne devraient pas l’être», selon le responsable de la mobilité à la Ville, Éric Alan Caldwell.
Ces vélos de couleur rouge, qui peuvent aller jusqu’à 32 kilomètres heure, sont déjà présents dans plusieurs quartiers centraux. L’entreprise entend progressivement étendre la présence de ceux-ci à Montréal et à Westmount au cours de l’été.
Puisque ceux-ci sont sans ancrage, ils n’ont pas à être rapportés à une borne, contrairement aux vélos BIXI. Afin d’éviter que les vélos JUMP soient laissés n’importe où, nuisant à la circulation tant des piétons que des automobilistes, la Ville a adopté en avril un règlement qui interdit notamment d’immobiliser ceux-ci sur les trottoirs.
Le règlement prévoit en fait que les véhicules en libre-service sans ancrage ne peuvent être laissés que sur les supports à vélo des 19 arrondissements, ou encore aux aires de dégagement de certaines intersections définies par les arrondissements.
Or, plusieurs vélos de l’entreprise Uber ont été aperçus immobilisés sur des clôtures, des panneaux de signalisation ou encore «laissés stationnés sans être ancrés nul part», note M. Caldwell, qui invite les citoyens à faire des signalements à l’entreprise lorsqu’ils voient de telles situations.
«C’est à l’opérateur de se responsabiliser et de s’assurer que ça n’arrive pas», a dit l’élu de Projet Montréal, ajoutant que l’entreprise Uber a été contactée par la Ville afin de lui signifier «qu’on s’attend à mieux».
Bien qu’aucune amende n’ait été émise à l’opérateur jusqu’à présent, M. Caldwell affirme que la Ville est prête à sévir au besoin, rappelant que l’entreprise s’expose à des amendes variant de 100$ à 2000$ si le règlement municipal n’est pas respecté.
«On a un règlement sévère parce qu’on veut que ça se passe bien. Et le règlement n’est pas encore assez bien appliqué.» -Éric Alan-Caldwell, responsable de la mobilité à la Ville de Montréal.
Appelée à réagir, Uber a reconnu à Métro avoir observé dans les derniers jours «des comportements qui vont à l’encontre de nos règles et de notre engagement envers la Ville de Montréal». Par courriel, elle rappelle que les utilisateurs des vélos JUMP qui ne respectent pas les règles de stationnement en place recevront d’abord un avertissement, puis, «si d’autres infractions surviennent», ceux-ci devront payer une amende de 25$ «et pourraient même voir leur compte suspendu».
«Nous prenons notre rôle au sérieux et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les dispositions du règlement municipal soient respectées par nos utilisateurs», ajoute l’entreprise.
Demande de permis
Bien que le ministère des Transports du Québec lancera samedi un projet pilote qui permettra la circulation de trottinettes électriques à Montréal et à Westmount, celles-ci ne seront pas visibles dans les rues de la métropole demain.
«Il n’y a pas eu d’émission de permis parce que le dossier vient de rentrer et est encore sous analyse», a précisé Éric Alan Caldwell au sujet de la demande de permis de l’entreprise Lime, déjà présente dans de nombreuses villes à travers le monde, notamment aux États-Unis et en Europe.
L’arrivée de ces trottinettes vertes à Montréal pourrait d’ailleurs prendre un certain temps, le processus d’émission de permis par la Ville étant «complexe», a souligné l’élu.
«On impose aux opérateurs plusieurs conditions. Donc, chaque dossier à un cheminement différent dépendant de la qualité du dossier présenté», a-t-il dit.
En plus de ne pouvoir aller plus vite que 20 km/heure, les utilisateurs de ces trottinettes devront obligatoirement porter un casque et être âgé d’au moins 18 ans, selon les termes définis par Québec dans le cadre de ce projet pilote.
Ces engins pourront par ailleurs être stationnés seulement aux aires de dégagement de cinq mètres aux intersections définis par les arrondissements. Ces dernières pourront être repérées dans les applications des fournisseurs de ce service.
Dans plusieurs villes à travers le monde, l’arrivée massive des trottinettes électriques de Lime a été associée à de nombreux enjeux de sécurité publique, celles-ci nuisant notamment aux déplacements des piétons et étant associés à plusieurs accidents.