La banque alimentaire Partageons L’Espoir qui dessert les communautés du Sud-Ouest et Verdun constate une diminution de 20 % de sa clientèle depuis deux ans.
La directrice générale de l’organisme, Fiona Crossling souhaite connaître les raisons de cette diminution d’achalandage en effectuant un sondage cet été auprès des usagers qui ne viennent plus.
«On se pose la question à savoir si l’absence de logements sociaux a fait fuir les gens ailleurs dans d’autres quartiers», mentionne-t-elle lors d’une entrevue dans les bureaux de l’organisme.
Au premier étage, une dizaine de résidents du quartier sirotaient un café attendant d’avoir accès à un panier alimentaire. Juste en bas, des étudiants et adultes s’affairaient à emballer salades et carottes fraîches. Derrière eux, d’énormes boîtes de carton abritent des conserves dont des boîtes de thon, riz.
Leur travail jumelé à des dons d’entreprises privées permet de nourrir environ 1100 personnes chaque mois. Ce jour-là, en l’espace de deux heures, une centaine de résidents du quartier, aux prises avec des difficultés financières, vont bénéficier d’un panier d’aliments.
Accueil
Chaque personne est accueillie en toute simplicité. «Chez nous, on ne demande pas de preuve de revenu à une maman du quartier ou à quelqu’un qui se déplace ici. Si ces gens ont fait cet effort, c’est qu’ils ont besoin de notre aide», explique Mme Crossling.
Les gens prennent place dans la file d’attente. Chacun reçoit une épinglette à l’effigie d’une couleur. La bleue, par exemple, indique qu’un tel doit nourrir une famille de quatre enfants. Il prendra les provisions en conséquence. «Et on n’oblige personne à choisir des fèves rouges, dit Mme Crossling, cela permet d’éviter ainisi le gaspillage.»
Philosophie
L’organisme propose des aliments sains aux gens de la communauté. Exit les aliments riches en gras ou sel.
«On ne distribuera pas de chips ni de guimauves. C’est un choix d’offrir des produits le moins transformés possible», précise la directrice générale de Partageons l’Espoir.
L’été, deux fois par semaine, la population démunie peut se prévaloir de fruits et légumes frais grâce à un marché extérieur qui regorge entre autres de fraises fraîches, salades et échalotes qui proviennent d’agriculteurs des environs de Montréal. Les gens paieront entre 1 $ et 4 $ pour des légumes frais.
Jeunes élèves et futures bénévoles
En poste depuis 10 ans, Mme Crossling a invité une quarantaine de jeunes à joindre l’organisme. Après l’école, ils viennent suivre des cours de musique ou d’atelier de cuisine.
Sur place, les gens retrouvent une friperie qui offre des vêtements abordables à environ 200 personnes par semaine. Lors de notre visite, une maman a acheté 13 morceaux de vêtements pour la modique somme de 3.25$.
«Au cours de notre vie, on peut traverser des moments difficiles. Nous sommes là afin que tous puissent avoir accès à une nourriture saine et des vêtements à prix abordable», mentionne la directrice générale.
L’ancienne journaliste Julie Miville-Deschênes, devenue sénatrice à Ottawa, s’implique bénévolement au sein du conseil d’administration. «Fiona, dit-elle, a le sens de l’entrepreneuriat et sa force, c’est de réussir tous les projets qu’elle entreprend.»
Les enfants représentent près du tiers des usagers de Partageons l’Espoir. L’organisme peut compter sur 600 bénévoles qui ensemble donnent 22 000 heures de travail par année.
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