Montréal

Justin Trudeau injectera 50M$ pour le Grand parc de l’Ouest

Valérie Plante François-Philippe Champagne Justin Trudeau

La mairesse Valérie Plante, le ministre François-Philippe Champagne et le premier ministre Justin Trudeau

Justin Trudeau donne un coup de pouce à Valérie Plante pour son projet de «grand parc urbain» dans l’Ouest de l’Île. Le gouvernement fédéral injecte 50 M$ pour créer le Grand parc de l’Ouest. La Ville complète pour l’instant le financement grâce à une enveloppe de 75 M$.

La mairesse Plante a présenté lundi un plan financier pour le projet, en compagnie du premier ministre Justin Trudeau. Les 50 M$ du fédéral proviendront du Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes (FAAC). Cette bourse constitue 40% du versement total qui doit être fait pour le Grand parc.

Grâce à cette mesure, le gouvernement Trudeau souhaite protéger «plusieurs milieux humides irremplaçables».

«Notre gouvernement a été interpelé par ce projet audacieux. Une bonne nouvelle pour l’environnement et les Montréalais, qui tentent de s’adapter à un climat changeant», a souligné le premier ministre Trudeau en conférence de presse.

«[Le montant] confirme l’importance d’agir dès maintenant pour assurer la sécurité des personnes, des biens et des infrastructures lors des fortes crues printanières», a repris la mairesse Plante.

Une portion de l’avance fédérale doit être utilisée pour «bonifier le fonctionnement de quatre émissaires pluviaux dans deux secteurs de Pierrefonds», un secteur particulièrement touché par les inondations, a rappelé la mairesse.

Un autre pourcentage de ce 50 M$ servira à préserver la biodiversité de la région.

Ce n’est qu’un début?

Au total, la Ville réserve une somme «initiale» de 125 M$, principalement destinée à l’acquisition de terrains, afin de mener à terme le Grand parc.

«Pour un grand projet comme ça, il faut avoir un budget initial. Un budget qui va évoluer.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal

Sans préciser qui exactement, Mme Plante a avancé que «d’autres partenaires» se joindraient au projet. «Ce projet de Grand parc ne pourrait devenir réalité sans l’appui d’importants partenaires», a-t-elle constaté.

Le parc urbain fera en théorie 3200 hectares, soit huit fois la taille de Central Park, à New York. Même si rien n’est confirmé, des expropriations pourraient avoir lieu, selon la mairesse Plante.

Le Grand parc de l’Ouest englobera entre autres le Parc-nature du Cap-Saint-Jacques.

Acquisitions de terrains

Pour mettre en place le «Grand parc de l’Ouest», Montréal devra faire l’acquisition de nombreux terrains dans l’Ouest de l’Île, dont ceux possédés par le projet immobilier du Cap-Nature. Les promoteurs de ce projet estiment que la valeur d’expropriation des terrains leur appartenant s’élève à «plusieurs centaines de millions de dollars».

Lundi dernier, l’opposition d’Ensemble Montréal avait accusé l’exécutif de ne pas avoir présenté de «réel plan financier».

La mairesse assure de son côté que la somme totale n’est pas «sortie [du] chapeau» de l’administration. «On a créé d’autres projets de parc ailleurs. Donc on a une compréhension des coûts nécessaires», a-t-elle analysé en conférence de presse.

Selon la Coalition verte, le montant de 125 M$ devrait s’avérer suffisant à long terme. Une contribution du provincial «serait toutefois souhaitable», d’après le porte-parole de l’organisme David Fletcher.

«J’ai fait mon propre calcul et on parle [d’un coût total] de moins de 100 M$. Le montant actuel devrait être bon si tout le monde agit avec vertu.»

Chicane sur Cap-Nature

Les promoteurs de Cap-Nature, un projet né sous l’administration du maire Gérald Tremblay, ont envoyé mardi une mise en demeure à la mairesse Plante et au maire de Pierrefonds-Roxboro, Jim Beis. Ils exigent que la Ville leur permette de poursuivre le projet.

La mairesse a confirmé mercredi que les promoteurs obtiendraient une rencontre sur le sujet.

«Les promoteurs ont demandé une rencontre. Elle aura lieu, parce que c’est normal.» – Valérie Plante

Une portion de Cap-Nature pourra-t-elle survivre? La mairesse n’a pas voulu répondre. «Ça sera un parc», a-t-elle soutenu.

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