Soutenez

La Ville de Montréal aménagera le plus grand parc urbain au pays

milieux naturels Grand parc de l'Ouest
À Montréal, le Grand parc de l'Ouest englobera entre autres le Parc-nature du Cap-Saint-Jacques. Photo: Josie Desmarais/Métro

La Ville de Montréal créera un immense parc de plus de 3200 hectares dans l’ouest de l’île. Une initiative qui mettra fin à un projet immobilier «inacceptable» prévu dans une zone inondable.

Mercredi, le comité exécutif a adopté à huis clos un règlement qui délimite le «Grand parc de l’Ouest». Un sommaire du règlement, obtenu par Métro, indique que cette action était nécessaire «pour permettre l’acquisition des terrains ciblés» n’étant pas inclus dans les aires protégées actuelles du secteur.

«C’est le plus important geste de création d’un parc depuis le parc du Mont-Royal il y a 150 ans», a déclaré jeudi la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Cette dernière a donné une conférence de presse en matinée en face du chalet d’accueil du Cap-Saint-Jacques, dans l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro.

Cet espace vert, qui comprendra plusieurs aires protégées existantes, aura une superficie totale équivalente à huit fois celle de Central Park, à New York. Montréal aura ainsi le plus grand parc urbain au pays.

Il regroupera notamment les parcs-nature de l’Anse-à-l’Orme, le Bois-de-la-Roche et le Cap-Saint-Jacques. Des secteurs qui ne sont actuellement pas protégés y seront aussi inclus.

Afin d’acquérir des terrains dans ces endroits, la Ville envisage d’utiliser son droit de préemption. Elle pourrait aussi procéder à des expropriations de résidents dans certains arrondissements.

«Pour moi, l’expropriation n’est jamais l’avenue à privilégier. Je préfère trouver des compromis, trouver une façon que tout le monde s’entende», a toutefois affirmé Mme Plante. 

Grand parc de l'Ouest
La dénomination finale du «Grand parc de l’Ouest» fera l’objet d’un autre règlement de la Ville.

Fin du projet de Cap-Nature

Plusieurs étapes devront toutefois être franchies avant que cet immense parc, qui fera l’objet d’une consultation publique cet automne, se concrétise.

La Ville devra d’abord mettre fin au projet immobilier de Cap-Nature, qui est dans l’air depuis plus de 10 ans. Ce dernier aurait entre autres impliqué la construction de 5500 logements sur d’anciennes terres agricoles. Il aurait également nécessité la construction d’un boulevard urbain de près de 3 km pour relier le secteur à l’autoroute 40.

Or, une partie de la zone convoitée est située sur des terres humides qui ont été  touchées par la dernière crue printanière.

«On doit dire non à la création de projets immobiliers en milieux humides, a fait valoir Valérie Plante. Ça n’a pas de bon sens d’aller construire dans des endroits qui vont être inondés. C’est irresponsable.» 

Le projet immobilier en question nécessiterait d’ailleurs la construction d’«infrastructures routières et d’aqueducs», qui sont sous la responsabilité de la Ville.

«Il faut qu’il y ait un partenariat pour que ce genre de projet voit le jour», a laissé entendre Mme Plante.

La mairesse a qualifié d’«inacceptable» le développement immobilier appuyé par l’ancienne administration.

Dans un rapport publié en septembre 2017 faisant suite à une consultation sur l’avenir de Pierrefonds-Ouest, l’Office de consultation publique de Montréal avait d’ailleurs souligné que ce projet soulève un «problème majeur d’acceptabilité sociale».

Métro n’a pas réussi à joindre les entrepreneurs derrière le projet de Cap-Nature. Le parti Ensemble Montréal a décliné notre demande d’entrevue.

«Les milieux humides jouent un rôle d’éponge lorsqu’il y a des inondations, des pluies intenses. Et tous ces phénomènes vont se multiplier avec les changements climatiques.» -Emmanuel Rondia, responsable des campagnes espaces verts et milieux naturels au Conseil régional de l’environnement (CRE) de Montréal 

Pas avant 2030

La réalisation des premiers aménagements, qui pourraient comprendre des aires de camping, devrait commencer en 2021. L’ensemble du projet devrait toutefois prendre «facilement jusqu’en 2030 et peut-être plus» avant d’être entièrement terminé, a souligné Mme Plante.

Aucune estimation de la facture du projet n’a été dévoilée jeudi.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.