La Ville de Montréal appuie formellement le maintien des élus scolaires, s’opposant ainsi au projet de loi 40 du gouvernement Legault.
«Les commissions scolaires, en notre sens, c’est aussi un gouvernement de proximité. C’est pourquoi notre parti va appuyer plus tard aujourd’hui la motion qui sera présentée par l’opposition», a déclaré lundi soir pendant la période de questions à l’hôtel de ville la responsable de la transparence et de la démocratie au comité exécutif, Émilie Thuillier.
Les élus du conseil municipal ont plus tard adopté à l’unanimité une motion qui demandait que la Ville «réitère l’importance de maintenir des commissaires scolaires élus».
«Nous comptons sur votre appui à tous sur le projet de loi 40, car nous voulons continuer cette collaboration fructueuse au service des citoyens montréalais», a déclaré la présidente de la Commission scolaire de Montréal, Catherine Harel-Bourdon.
Au cours des dernières semaines, des commissions scolaires de la métropole ont obtenu l’appui de plusieurs arrondissements dans leur lutte pour le maintien des élus scolaires. L’administration de Valérie Plante n’avait toutefois pas voulu prendre position à cet égard avant la séance du conseil municipal.
Démocratie
Actuellement, le conseil des commissaires est composé de membres élus et rémunérés. Il se réunit chaque mois afin de prendre des décisions concernant, entre autres, le transport scolaire et les services de garde en milieu scolaire. Les membres s’occupent aussi de la mise en place de projets spéciaux visant à lutter contre le décrochage scolaire et à faciliter l’intégration des élèves immigrants.
Le projet de loi 40, qui a fait l’objet d’une commission parlementaire au cours des dernières semaines, prévoit toutefois de remplacer les commissions scolaires francophones par des centres de services composés principalement de parents bénévoles et des membres de la direction non élus.
Dans les dernières semaines, cette pièce législative a essuyé de nombreuses critiques, notamment de la part de différents syndicats. Le Directeur général des élections a aussi critiqué ce projet de loi, affirmant que celui-ci n’était pas démocratique.
En 2014, le taux de participation moyen aux élections scolaires a chuté à moins de 6% dans l’ensemble de la province.
Collaboration
La motion souligne que la Ville et les commissions scolaires «travaillent de concert sur de nombreux dossiers». Ceux-ci concernent entre autres lla sécurité aux abords des écoles et la création de classes modulaires pour répondre à la croissance du nombre d’élèves.
«Les élus scolaires et les élus municipaux maintiennent des liens de collaboration importants pour le développement de la vie communautaire de nos quartiers», a rappelé Mme Harel-Bourdon
Par ailleurs, la motion souligne que les écoles de la métropole font face à des enjeux particuliers. Certains quartiers ont un «pourcentage élevé de familles défavorisées» où plusieurs élèves ont des «besoins particuliers». La présence de nombreuses familles immigrantes dans la métropole fait aussi en sorte que les commissions scolaires doivent mettre en place des mesures pour faciliter «l’intégration et la francisation des nouveaux arrivants».
Grâce à cette réforme, Québec espère économiser 45 M$ en 4 ans.