Montréal

REM: Valérie Plante demande le report des travaux du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine

Valérie Plante

Le report de la fermeture du tunnel du mont Royal dans le cadre des travaux du Réseau express métropolitain (REM) pourrait «asphyxier» les routes de la métropole alors que les travaux du train léger chevaucheront ceux du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, selon Valérie Plante. La mairesse de Montréal demande au gouvernement Legault d’envisager le report des travaux dans le tunnel qui relie la métropole à Longueuil.

«Si on n’est pas capables de bonifier de façon importante les mesures d’atténuation bien, pour moi, il faut retarder les travaux du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine parce que sinon, on va venir bloquer [la circulation routière]. J’ai peur», a déclaré la mairesse de Montréal en marge d’un point de presse à l’hôtel de ville mercredi avant-midi.

Mardi, la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec responsable du REM, CDPQ Infra, a annoncé que la fermeture du tunnel du mont Royal, initialement prévue le 6 janvier, aura finalement lieu à la fin mars 2020. La facture estimée du projet de train léger grimpe par ailleurs de 230 M$ pour atteindre 6,5 G$.

«On n’est jamais contents des dépassements de coûts parce que ces projets-là, on veut toujours qu’il se réalisent», a réagi Mme Plante. Cette dernière estime toutefois que ce report permettra de simplifier les déplacements des usagers de la ligne de train de banlieue de Deux-Montagnes, du moins pour une partie de l’hiver. 

Elle souligne également que cette situation permettra de donner plus de temps à la Société de transport de Montréal de bonifier sa participation aux mesures d’atténuation des travaux du REM grâce à l’ajout de nouveaux bus hybrides à sa flotte.

Des routes «paralysées»

Valérie Plante craint toutefois qu’un chevauchement des travaux du REM et de ceux du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine ne nuise considérablement à la circulation routière dans les prochaines années, tant à Montréal que sur la Rive-Sud. Le pont-tunnel, qui relie Montréal à Longueuil par le biais de l’autoroute 25, fera l’objet de travaux de réfection majeurs du printemps 2020 jusqu’en 2024.

Chaque jour, 120 000 véhicules empruntent le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine pour se rendre sur l’île de Montréal ou sur la Rive-Sud.

«Je ne veux pas qu’on vienne asphyxier la ville. Il ne faut pas que les routes soient paralysées. Je ne veux pas que le réseau de métro soit à pleine capacité et que les gens ne soient plus capables d’embarquer», a ajouté Mme Plante.

Cette dernière a indiqué avoir demandé au ministre québécois des Transports, François Bonnardel, de «revoir les mesures d’atténuation» qui sont prévues pendant les travaux sur cette infrastructure routière. Autrement, le gouvernement Legault devrait «retarder» les travaux du pont-tunnel, selon elle.

«Je ne remets pas en question la nécessité de faire les travaux de Louis-Hippolyte-La Fontaine, mais je rappelle l’importance d’avoir une vue d’ensemble», a-t-elle ajouté. 

«C’est un problème terre à terre, mais dans la vie de milliers de Montréalais, ça va avoir un impact.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

À l’instar des mesures prévues pendant les travaux du REM, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a prévu déployer des bus et créer des voies réservées afin d’inciter les automobilistes à opter pour le transport en commun pendant les travaux dans le pont-tunnel

Pas de report

Interpellé par Métro, le MTQ a rappelé que plusieurs consultations impliquant la Ville ont eu lieu dans les derniers mois afin d’établir différentes mesures d’atténuation en prévision de ces travaux.

Le ministère précise par ailleurs qu’il «assurera un suivi des mesures mises en place et apportera les ajustements et les bonifications nécessaires au besoin».

Le MTQ n’entend toutefois pas retarder le début des travaux.

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