Alors que plusieurs animaleries de Montréal entendent désobéir au règlement de l’administration Plante interdisant la vente de chiens, de chats ou de lapins qui ne sont pas issus de refuges, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, réitère sa ferme intention d’appliquer les règles. Quitte à envoyer plus d’inspecteurs sur le terrain.
«Nous avons l’intention d’appliquer ce règlement-là, c’est sûr et certain, parce qu’il a été fait en bonne et due forme. Ce qu’on veut surtout, c’est d’encourager les gens qui souhaitent avoir des animaux domestiques à être responsables. Donc de voir quelle est la filière, d’où il viennent ces animaux-là», a expliqué la chef de Projet Montréal, mercredi, en mêlée de presse.
Plus tôt aujourd’hui, un reportage de Radio-Canada affirmait que malgré l’interdiction, plusieurs commerçants continuent de défier le règlement municipal adopté en juillet dernier. En vertu de celui-ci, les animaleries peuvent seulement se procurer des chats, des chiens et des lapins auprès de refuges ou de cliniques vétérinaires.
Pour la mairesse, l’intention est surtout de s’attaquer à une «industrie complète qui met au monde des animaux, dont des chiens et des chats».
«On appelle ça des usines à chiots, et c’est terrible. On veut s’assurer de la traçabilité et de la responsabilité des animaleries, mais aussi des gens qui achètent des animaux.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal
Début août, la Cour supérieure avait quant à elle refusé la demande de suspension du règlement intentée par quelque 25 animaleries montréalaises. Avant le 1er juillet, celles-ci avaient l’habitude de s’approvisionner auprès d’éleveurs pour acquérir des animaux de compagnie en bas âge.
En plein combat juridique
Joint par Métro, l’avocat Yves Pepin, qui représente les commerçants dans ce dossier, est catégorique: le combat juridique dans ce dossier est loin d’être terminé.
«Le dossier est judiciarisé au moment où on se parle. La décision sortie en juillet, c’était simplement un sursis. On est en train de mettre un dossier en état, et je m’attends à une note de la Cour ce printemps», avance-t-il.
Me Pepin avance que le règlement de la Ville met financièrement en péril plusieurs animaleries locales. La situation a même déjà fait une victime, selon lui.
«L’animalerie Paul sur Mont-Royal, qui opérait depuis 64 ans, a fermé ses portes à cause du règlement. La réalité, c’est qu’il n’y en a pas de chiens et de chats dans les refuges.» -Yves Pepin, avocat représentant les commerçants
En plus de cette précarité occasionnée par l’administration Plante, celle-ci «force les gens à aller sur Internet» pour se procurer des animaux domestiques, dit l’avocat. «En gros, la Ville donne un monopole de vente à la SPCA de Montréal et au Berger Blanc, qui sont des partenaires d’affaires. Pendant ce temps-là, des commerces qui paient leurs taxes sont en danger», martèle-t-il.
Montréal persiste et signe
Interpellée sur les procédures judiciaires, la mairesse Valérie Plante s’est montrée prudente. «On a pris le temps de l’écrire et d’y penser à notre règlement. Il est solide, donc on est confiants», a-t-elle simplement laissé entendre.
Si la Ville a l’intention pour le moment de «laisser la Cour se saisir du dossier et de voir où ça s’en va», elle n’a pas pour autant l’intention de baisser les bras.
«Pour nous, ça s’inscrit dans une réflexion plus large sur le bien-être des animaux en général sur le territoire de Montréal. Je pense que c’est là qu’on est rendus», a conclu Mme Plante.