Montréal

Rassemblement annulé: Lionel Perez reconnaît avoir manqué de jugement

Lionel Perez

Lionel Perez

Le chef de l’opposition officielle, Lionel Perez, reconnaît avoir manqué de jugement en tenant un rassemblement festif dans sa résidence alors que la métropole fait face à une crise du coronavirus.

Mardi après-midi, la fille de M. Perez, qui demeure chez ce dernier, a tenu ses fiançailles par vidéo-conférence avec son futur mari, qui demeure à New York, afin de respecter les règles de distanciation sociale.

«Comme celui-ci était coincé à New York, nous avons décidé de tenir une vidéoconférence et de réunir, pour l’occasion, mes quatre enfants et mon épouse, qui résident avec moi, en plus d’un ami musicien, dans mon entrée de garage pour profiter du beau temps», explique M. Perez dans une déclaration envoyée aux médias, tard mercredi soir.

L’élu assure qu’il n’avait invité «personne», d’autant plus que son fils est atteint du coronavirus. L’événement a toutefois attiré l’attention du voisinage, qui voulait partager ce moment de joie.

«Des voisins, de leur balcon et de leur entrée, nous ont félicités et quelques familles qui marchaient ou qui étaient en voitures se sont momentanément arrêtées pour nous saluer», relate M. Perez, qui est lui-même en confinement. 

Intervention policière

L’élu affirme avoir respecté «à tout moment» les directives de distanciation sociale entre les individus mises en place par les autorités pour prévenir la propagation du coronavirus.

Une personne a toutefois interpellé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui a dispersé les voitures qui bloquaient la voie devant la maison de Perez et demandé à la musique de cesser. Lionel Perez aurait alors collaboré sur le champ et mis fin l’événement familial.

Dimanche, la Ville de Montréal a reconduit l’état d’urgence décrété vendredi dernier. Cette situation permet notamment au SPVM d’intervenir davantage pour mettre fin à des rassemblements ou pour mettre à l’amende des commerces non essentiels qui demeurent ouverts malgré les directives du gouvernement Legault

Regret

Actuellement, l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce est l’arrondissement montréalais le plus touché par la propagation du coronavirus avec plus de 180 cas confirmés. La métropole, qui compte plus de 2000 cas, est d’ailleurs le principal foyer de contamination au Québec. Dans ce contexte, M. Perez reconnait avoir manqué de jugement en tenant un tel événement.

«Je reconnais d’emblée que si c’était à refaire, je ferais les choses autrement, en étant plus prudent», a-t-il écrit. 

En entrevue à ICI Radio-Canada Première, jeudi matin, Lionel Perez a d’ailleurs souligné que les élus se doivent de montrer l’exemple en cette situation de crise sanitaire.

«J’ai échoué dans mon rôle d’élu de donner l’exemple, de m’assurer comme quoi on peut parler des choses qui sont vraiment importantes», a-t-il concédé. 

«C’est décevant»

Appelée à réagir, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a déploré cet incident.

«Je trouve que c’est décevant. Cela envoie un message contradictoire alors qu’on le répète sur toutes les tribunes: pas de rassemblements. Point! M. Perez n’est pas au-dessus des règles et il devrait le savoir, lui qui est avocat de formation», a indiqué Mme Plante dans une déclaration envoyée à Métro.

Mercredi, Mme Plante a exhorté les Montréalais d’éviter les rassemblements dans les espaces verts, sous peine de potentiellement les fermer. La directrice régionale de la santé publique, Mylène Drouin, a d’ailleurs demandé au SPVM d’accroître sa présence dans les espaces verts de Montréal.

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