Montréal

La baleine à bosse pourrait avoir subi une collision avec un navire

baleine à bosse

La baleine à bosse, qui mesure environ 10 mètres, a été retrouvée morte mardi.

La baleine à bosse qui a émerveillé de nombreux Montréalais dans les derniers jours pourrait avoir succombé à une collision avec un navire, selon l’hypothèse principale des experts qui procèdent à l’analyse de sa carcasse.

L’animal de 17 tonnes, aperçu pour la première fois à la hauteur de la métropole à la fin mai, a été retrouvé mort mardi à proximité de Varennes. Le mammifère, qui mesure environ 10 mètres, a ensuite été remorqué à Sainte-Anne-de-Sorel, où des spécialistes procèdent actuellement à sa nécropsie, le terme utilisé pour parler d’une autopsie animale.

Les analyses, en cours depuis ce matin, ne permettent pas encore de confirmer la cause de la mort de l’animal. En point de presse en milieu d’après-midi, mercredi, le directeur du Centre québécois sur la santé des animaux sauvages (CQSAS), Stéphane Lair, a toutefois indiqué que la possibilité que l’animal ait subi une collision avec un navire représente la thèse la plus probable.

«C’est un animal qui nous semblait très vigoureux, dans une bonne condition corporelle […] Et habituellement, lorsqu’on a ce type de présentation là, ça nous suggère une cause de mortalité subite. Donc, notre première hypothèse possible, c’est qu’il y ait eu une collision avec un bateau», avait d’ailleurs déclaré l’expert en matinée lors d’une entrevue à l’émission Tout un matin, de Radio-Canada. Il commençait alors à examiner l’extérieur de l’animal à la recherche de blessures en compagnie de sept spécialistes en médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.

Supervision de la baleine

M. Blair n’a d’ailleurs pas remis en question la décision des autorités publiques de ne pas intervenir dans les derniers jours pour inciter la baleine à rebrousser chemin. De telles mesures auraient comporté des risques, notamment pour l’animal, et n’auraient eu aucune garantie de résultats, selon lui.

Dans les derniers jours, des experts de Pêches et Océans Canada ont supervisé l’animal pour suivre ses déplacements. Les autorités ont aussi incité les citoyens à conserver une distance d’au moins 100 mètres avec l’animal, sous peine de recevoir une amende salée.

«Un animal aussi vigoureux, logistiquement, ça aurait été impossible [d’intervenir pour le déplacer].» – Stéphane Lair, directeur du Centre québécois sur la santé des animaux sauvages

Rapport à venir

Au cours des prochains jours, l’équipe procédera à d’autres analyses en laboratoire avant de rédiger son rapport final au cours de l’été. «On va espérer qu’on va être en mesure de déterminer la cause de la mort de l’animal», a ajouté M. Blair. 

Les experts entendent aussi profiter de cette occasion pour comprendre ce qui a pu inciter la baleine à bosse –une femelle– à se déplacer à des centaines de kilomètres de son habitat naturel, dans l’estuaire du Saint-Laurent.

«Le fait que l’animal était en bonne condition corporelle, ça suggère que ce n’était pas un animal en détresse ou qui était malade. Donc, il s’est rendu de sa propre volonté jusque dans le fleuve», a souligné M. Blair au micro de Patrick Masbourian.

Les spécialistes espèrent aussi que l’analyse de la carcasse de cet animal leur permettra de mieux comprendre les impacts de l’eau douce sur la physionomie des baleines à bosse.

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