Montréal

«Hécatombe»: Michel Tremblay critique la piétonnisation de l’avenue du Mont-Royal

Michel Tremblay

L'auteur Michel Tremblay publie son nouveau livre, Le cœur en bandoulière.

L’auteur et dramaturge Michel Tremblay se désole de la piétonnisation de l’avenue du Mont-Royal dans le cadre de la crise sanitaire. Sur Facebook et en entrevue à Radio-Canada, il critique les aménagements mis en place par l’administration municipale pour faciliter le respect de la distanciation physique.

«Je suis allé me promener sur l’avenue hier comme plusieurs autres personnes et je suis complètement dévasté», a laissé tomber vendredi matin sur ICI Première. Hier, l’écrivain, qui demeure dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal depuis son enfance, a qualifié d’«hécatombe» la situation de l’avenue du Mont-Royal, via les réseaux sociaux.

Dans les derniers jours, l’arrondissement a entamé la piétonnisation de l’artère, qui se poursuivra jusqu’à l’automne. Pour l’instant, des bollards orange et blanc délimitent le parcours des piétons et des cyclistes. «C’est d’une laideur incommensurable et il n’y avait personne dans la rue à l’heure où j’y ai été», a laissé tomber M. Tremblay. La Ville assure toutefois que des aménagements fixes, plus esthétiques, seront installés d’ici samedi.

«On espère que ça va aller mieux. Je ne dis pas que ça va rester comme ça pour le reste de l’été. Mais pour le moment, c’est absolument désolant», a ajouté Michel Tremblay.

«On a fermé la rue pour que les passants aillent se promener et les promeneurs n’ont pas commencé à se déplacer.» -Michel Tremblay, écrivain et dramaturge

Automobilistes

M. Tremblay s’inquiète particulièrement pour les automobilistes du secteur.

«Si on coupe la circulation sur cette rue-là, il faut penser aux gens qui habitent le Plateau-Mont-Royal, les gens qui ont des voitures à stationner autour. Ça va être le pandémonium pour eux», a-t-il imagé en référence à une expression littéraire qui signifie «la capitale de l’enfer».

L’avenue du Mont-Royal compte parmi les principales artères commerciales en été. En temps normal, elle devient particulièrement achalandée pendant des foires commerciales qui ont lieu pendant la belle saison et qui entraînent une piétonnisation de l’artère.

En entrevue à Métro cette semaine, le directeur général de la Société de développement commercial de l’avenue du Mont-Royal, Claude Rainville, a dit s’attendre à ce que la piétonnisation de l’artère contribue à rehausser les recettes des commerçants, qui ont grandement écopé de la crise sanitaire.

Selon un sondage effectué par l’organisme, seulement 11% des clients de cet axe très achalandé s’y rendent en voiture. Le reste y va en vélo (12%), à pied (54%) et en transport collectif (20%).

Manifestation sur la rue Rachel

D’autre part, des citoyens ont de nouveau manifesté sur la rue Rachel vendredi pour dénoncer les aménagements mis en place par la Ville pour faciliter la circulation des piétons et des cyclistes. Ils déplorent que ceux-ci entraînent le retrait d’espaces de stationnement. Ce corridor sanitaire vient aussi perturber la circulation de bus et du transport adapté de la Société de transport de Montréal dans le secteur.

Déjà, le 10 juin, une mobilisation similaire sur le tronçon est de l’artère avait mobilisé une cinquantaine de personnes.

Le 15 mai, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a présenté son Plan de déplacements estival. Celui-ci prévoit l’aménagement temporaire de 200 km de voies sécuritaires pour les piétons et les cyclistes.

Ce plan a depuis soulevé de nombreuses critiques. La Ville a notamment dû faire marche arrière sur la piétonnisation d’une partie du boulevard Saint-Laurent en raison des critiques des commerçants. L’Ombudsman a aussi ouvert une enquête après avoir reçu de nombreuses plaintes. Celles-ci concernent notamment des aménagements prévus sur l’avenue Christophe-Colomb ainsi que les rues Beaubien et de Bellechasse.

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