Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics fermés, mais cette règle ne s’étend pas aux unités d’habitation. Elle serait difficilement applicable, estime la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ).
Plusieurs immeubles à logements comptent des aires communes telles que des salles de buanderies, des ascenseurs, des gymnases ou encore des piscines.
«Les propriétaires peuvent bien prendre des dispositions et obliger le port du masque dans leur immeuble, mais encore faut-il être en mesure d’exécuter cette obligation et ses conséquences. On parle de résidences privées», souligne la conseillère principale à la CORPIQ, Marie-France Daoust. Elle n’est pas en mesure de dire si des propriétaires ont tenté récemment l’expérience.
Il serait par ailleurs complexe de réprimander les locataires récalcitrants. «Est-ce qu’on ouvre un dossier à la Régie du logement […] ? Il n’y a pas un concierge en tout temps dans chaque aire commune», soutient la conseillère.
«On martèle qu’il est important de mettre en place des mesures sanitaires. C’est la responsabilité de tous.» Marie-France Daoust, conseillère principale à la CORPIQ
Plusieurs ont d’ailleurs interpellé l’organisme, qui a des bureaux sur le boulevard Marcel-Laurin dans l’arrondissement Saint-Laurent, pour connaître les limites de leurs droits. «Notre réponse pour l’instant est celle de la Santé publique, que le port du masque du couvre-visage n’est pas obligatoire dans les immeubles à logements», explique Mme Daoust.
Aucun cas
Au ministère de la Santé et des Services sociaux, on se veut rassurant. «Nous avons analysé les risques et le contexte et il a été décidé de ne pas inclure ces lieux dans le règlement, indique le porte-parole Robert Maranda. Des rassemblements dans un hall d’entrée ou les corridors d’un immeuble d’habitation sont peu probables en comparaison avec les immeubles qui accueillent le public.»
Pour le moment, le gouvernement n’envisage pas d’obliger les locataires de porter le masque dans des lieux publics intérieurs. Les mesures visant à limiter la propagation du virus sont évolutives, s’adaptant notamment au progrès scientifique.
Le 31 juillet, aucun cas confirmé de COVID-19 associé à un lieu public dans un immeuble n’avait été recensé à la Direction générale de la Santé publique du Québec.
L’application du port obligatoire tient à la collaboration ainsi qu’à la participation de la population au respect de ces recommandations ou obligations légales. Des dispositions dans la Loi sur la santé publique peuvent permettre d’intervenir, mais elles seraient utilisées qu’en cas exceptionnel, explique le ministère de la Santé.