Bien que Montréal et les villes avoisinantes aient durement été touchées par la COVID-19, leurs économies respectives ont généralement bien tenu le coup et devraient rebondir en 2021.
C’est ce que révèle une étude sur la relance post-COVID des régions urbaines, dont Montréal, réalisée par des économistes.
Celle-ci est rendue publique dans le cadre de la tournée virtuelle «En Mouvement vers la relance socioéconomique du Québec» organisée conjointement par le Mouvement Desjardins et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).
Les régions urbaines devraient récupérer à un rythme légèrement plus rapide que celui de la moyenne québécoise, mais inégal selon les régions.
La nature de leur structure économique, axée sur les services, a facilité le télétravail, ce qui a aidé les entreprises à s’adapter rapidement à la nouvelle réalité.
Croissance économique
Selon les conclusions des économistes de Desjardins, la croissance économique du Québec a reculé de 4,8% en 2020.
Ce recul est de 5,5% à Montréal, représentant 8,2 milliards de dollars en valeur économique.
«Ce sont des salaires perdus, des contrats annulés, des fermetures d’entreprises et des projets repoussés», a expliqué le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier.
De plus, l’achalandage au centre-ville a baissé de 92% depuis le début de la pandémie.
Cependant, la croissance économique de la métropole en 2021 devrait être légèrement supérieure à celle de la province.
En effet, la moyenne québécoise de la croissance économique en 2021 devrait se situer autour de 6,3% contre 6,8% pour Montréal.
Toutefois, le rebond anticipé de l’économie en 2021 pourrait être révisé si la deuxième vague de la pandémie entraînait la mise en place de mesures sanitaires plus contraignantes. Cela représente le risque le plus important à l’heure actuelle au scénario de prévisions.
Pas inquiet pour la relance
Somme toute, Guy Cormier se veut rassurant concernant la relance de Montréal.
«Ça ne prendra pas grand temps pour avoir une dynamique extrêmement stimulante à Montréal, pense-t-il. C’est probablement l’une des seules grandes métropoles en Amérique du Nord qui pourra se relever très rapidement.»
D’ailleurs, M. Cormier n’a «aucun doute» sur l’avenir du centre-ville. «On va toujours avoir besoin d’un endroit où il va y avoir une concentration de talents, de capitaux, de savoir et de cultures. On ne peut pas se passer de zone d’effervescence de créativité», a-t-il fait valoir.
Cependant, Guy Cormier indique qu’il faut «protéger» Montréal parce que la ville génère la moitié de l’économie du Québec.
«Ce que ça veut dire, c’est que c’est la moitié des revenus fiscaux aussi, a-t-il précisé. Quand il y a 8,2 milliards de dollars de valeur économique qui s’envolent en un court laps de temps, c’est clair que ça met de la pression sur les taxes et les impôts récoltés par le gouvernement du Québec.»