La mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, a pris la barre mercredi de la sécurité publique au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, alors que le financement de la police et la hausse des crimes dans certains secteurs font la manchette.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, en a fait l’annonce mercredi matin en séance du comité exécutif. Mme Bourgeois succède ainsi à ce poste à Rosannie Filato, qui a confirmé mardi son départ de cette fonction clé à la Ville de Montréal afin de se dédier uniquement à son rôle de conseillère dans le district de Villeray d’ici à la fin de son mandat, en novembre 2021.
Cette nouvelle fonction amènera Mme Bourgeois à collaborer étroitement avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le Service de sécurité incendie de Montréal. L’élue de Projet Montréal continuera par ailleurs d’être responsable de l’Est de Montréal.
Hausse des fusillades
La nomination de Caroline Bourgeois survient alors que le SPVM a constaté une hausse du nombre de fusillades dans certains secteurs de la métropole au cours des derniers mois.
«Caroline aura tout un mandat, c’est évident. C’est un dossier qui nous interpelle, qui évolue. On le sait, il y a une recrudescence dans plusieurs quartiers, dont Rivière-des-Praires et Montréal-Nord, de certains crimes. On voit plus d’armes en circulation», a évoqué Mme Plante. Cette dernière a d’ailleurs rappelé que son administration milite «très fermement» auprès d’Ottawa en faveur d’une «réglementation nationale sur les armes à feu» afin d’interdire la possession privée d’armes de poing à l’échelle du pays.
La tension est d’ailleurs palpable dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. Dimanche, trois fusillades ont eu lieu dans cet arrondissement, ce qui a semé l’inquiétude auprès de plusieurs de ses résidents.
«Je suis particulièrement préoccupée par la violence armée qu’on retrouve actuellement dans le nord-est de Montréal. Je travaillerai très fort avec le Service de police de la Ville de Montréal pour assurer la sécurité de la population montréalaise», a assuré Mme Bourgeois.
«Il n’est absolument pas normal qu’une personne soit craintive de sortir de la maison ou pire encore, soit inquiète pour ses enfants qui quittent pour le travail ou pour l’école.» -Caroline Bourgeois, responsable de la sécurité publique au comité exécutif
Financement du SPVM
Valérie Plante s’est d’ailleurs montrée ouverte mercredi à tenir une consultation publique pour revoir les pratiques du SPVM, comme le réclament plusieurs élus municipaux. Elle a notamment rappelé l’intérêt de la Ville de «renforcer l’approche communautaire» au sein de la police de Montréal.
Depuis plusieurs mois, des organismes réclament une diminution importante du budget du SPVM au profit d’initiatives communautaires.
«C’est un dossier qui soulève les passions et sur lequel on se pose beaucoup de questions. Je trouve que c’est très sain comme société montréalaise qu’on se pose la question : quel type de service de police est-ce que l’on souhaite?», a déclaré Mme Plante.
«Caroline, je te remercie d’embarquer avec moi dans cette réflexion, que nous ferons dans les règles de l’art en consultant l’ensemble des parties prenantes», a conclu la mairesse de Montréal.