Alors que les hospitalisations liées à la COVID augmentent, le Syndicat des techniciens et professionnels du CIUSSS de l’Est de l’Île de Montréal (SCFP 5425) dénonce que des professionnels de la santé travaillant avec des patients à risque n’aient toujours pas accès à la prime COVID de 1000$ dollars par mois.
«C’est comme si on pensait que la COVID-19 choisissait d’infecter des titres d’emploi plutôt que d’autres. C’est vraiment ridicule», exprime Maxime Ste-Marie, président du SCFP 5425.
Excédé que sa demande d’élargir la prime à ses membres reste lettre morte au gouvernement, le syndicat a lancé à la fin novembre une pétition à cet effet. Au moment d’écrire ces lignes, elle a récolté plus de 2500 signatures.
Une de ces signataires est Jany*, technologue en physiothérapie pulmonaire à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Bien qu’elle soit en contact quotidien avec des patients à risque, elle fait partie d’une poignée de professionnelles de son département qui n’a pas accès à la prime.
«C’est dégueulasse (…) Ce qui est fâchant, c’est que des gestionnaires qui sont dans des bureaux, mais qui ont le titre d’infirmière, ont la prime COVID. Mais ils n’ont aucun contact avec les patients», dénonce-t-elle.
Instaurée en mai dernier, la prime COVID est réservée, en milieu hospitalier, aux travailleurs de première ligne tels les infirmières, les préposés et les inhalothérapeutes.
Des travailleurs à bout de souffle
Pour Maxime Ste-Marie, «la goutte qui fait déborder le vase» est le fait que CIUSSS de l’Est ne puisse garantir à ses travailleurs que leurs vacances vont être maintenues. La semaine passée, le CIUSSS de l’Ouest a annoncé à ses employés que leurs vacances de Noël allaient être annulées en raison de la hausse des cas de COVID.
«Si on apprend qu’on n’a pas nos vacances, on va s’effondrer. C’est trop, là, ça fait neuf mois de tension constante», exprime pour sa part Jany, dont les vacances ont été coupées au printemps dernier.
Catherine Dion, conseillère en communications – relations médias au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, explique que le report ou le monnayage des vacances de Noël a été proposé à plusieurs titres d’emploi du CIUSSS, mais sur une base volontaire.
Cependant, «comme toute chose depuis le début de cette pandémie, la situation évolue constamment», ajoute-t-elle.
Délestage
Par ailleurs, les CIUSSS ont annoncé mardi leurs plans de délestage, autre source d’angoisse chez plusieurs travailleurs, souligne M. Ste-Marie.
«Si tu es délesté dans ton propre hôpital (…) pour aller t’occuper de patients COVID dans les lits supplémentaires, tu ne l’auras pas la prime COVID», mentionne M. Ste-Marie.
Dans ce contexte – bien que le vaccin arrive comme une «lumière au bout du tunnel » – M. Ste-Marie soutient qu’il est temps plus que jamais d’appuyer les professionnels.
«Il y en a qui sont vraiment au bout du rouleau. Ça serait maintenant le moment où jamais de leur donner cette prime, à laquelle ils auraient dû avoir droit depuis le début de la crise», conclut le syndicaliste.
*Le nom a été changé pour des raisons de confidentialité.