Les résultats scolaires sont supérieurs à la normale pour le premier bulletin des élèves du Centre de services scolaires Marguerite-Bourgeoys (CSSMB). Ce bilan surprend, alors que la tendance au Québec est tout le contraire depuis le début de la pandémie.
Le taux de réussite en français et en mathématiques atteint le 91% pour les élèves du primaire du CSSMB. Au secondaire, le centre de services scolaires observe un taux de 88,8% en français et de 86,4% en mathématique, une hausse de quelques points en comparaison avec les résultats de l’année précédente.
«Aucun mot ne saurait qualifier la contribution de notre personnel qui mérite des éloges exceptionnels pour ce remarquable et indéfectible dévouement envers nos élèves dans le contexte actuel», déclare le directeur général du CCSMB, Dominic Bertrand.
Formation et cohérence
Ce succès a été possible grâce à une approche basée sur la recherche des meilleures stratégies d’éducations, de la formation additionnelle au corps professoral, et à la cohérence des manœuvres intégrées à travers tous les établissements, estime le Centre.
«On ne se gouverne pas arbitrairement à Marguerite-Bougeoys. Nos résultats ne sont pas le fruit du hasard. On doit être aussi sérieux en éducation qu’on l’est en médecine», soutient M. Bertrand.
Pour développer de meilleures stratégies d’enseignement à distance, le CCSMB a fait usage des services de chercheurs de renommée internationale, tel que John Hattie, spécialiste en science de l’éducation.
1500 de leurs enseignants ont suivi une formation de l’Université TÉLUQ en enseignement efficace afin de perfectionner les méthodes d’interventions pédagogiques et de gestion de classe.
«Ça été énormément d’adaptation concernant la programmation qui diffère complètement en présentiel et en ligne, surtout quant à la gestion de la classe», souligne M. Bertrand.
Le CSSMB profite d’un système de soutien comptant plus de 500 travailleurs, dont des psychologues, des orthopédagogues et orthophonistes. Ces personnes offrent un support expliquant le faible taux d’absentéisme et d’abandons, selon le directeur général.
Le succès du centre est également ressenti jusque dans les établissements pour adultes, où le taux de persévérance de ces élèves a augmenté de 77% à 85%.
Portrait différent
La réalité est bien différente dans les autres centres de services scolaires de la province. Au secondaire, les observations initiales permettent d’estimer un taux d’échec environnant les 20% en français, et de 25% en mathématiques.
Les élèves de 3e et 4e année sont particulièrement concernés par ces statistiques. «Ces années sont névralgiques, même en temps normal», explique le président de la Fédération québécoise des directions d’établissements, Nicolas Prévost.
À cette augmentation s’ajoute une baisse généralisée des performances académiques. «Même les élèves les plus performants ont de moins bons résultats qu’avant», poursuit M. Prévost.
L’enseignement à distance est le principal facteur expliquant ce phénomène, selon le président. Le contexte actuel accentue d’ailleurs les taux de décrochages et d’absentéisme, toutes deux des causes premières d’échecs en milieu scolaire.
«Le manque de socialisation est extrêmement difficile pour les élèves de tous les niveaux», explique M. Provost.
Le gouvernement provincial a injecté 10 M$ pour des services de tutorat dans le but d’accélérer le rattrapage des acquis nécessaires à une éducation complète. Cela constitue environ 2000$ par établissement d’ici la fin de l’année de l’année scolaire.