La Commission Charbonneau a confirmé que Robert Marcil témoignera la semaine prochaine. L’ancien directeur à la Réalisation des travaux de la Ville de Montréal devra expliquer pourquoi la Ville est restée les bras croisés alors qu’elle savait qu’elle payait trop cher pour ses travaux.
Déjà jeudi, la procureure Claudine Roy avait affirmé que le témoignage de Guy Desrosiers, l’actuel témoin qui est analyste-enquêteur pour la commission, sert en fait de mise en contexte avant d’entendre les témoins qui suivront. Selon la procureure, ces témoins seront des «décideurs de la Ville de Montréal».
M. Marcil, mentionné par plusieurs témoins précédemment, sera donc le premier, mais d’autres fonctionnaires pourraient aussi être entendus. Plusieurs témoins ont d’ailleurs impliqué l’ancien directeur général de la Ville, Robert Abdallah.
Le 29 janvier, M. Marcil avait publié un communiqué de presse dans lequel il déclarait n’avoir jamais reçu de pots-de-vin, en réaction aux déclarations des témoins de la commission qui affirmaient le contraire.
Il est toutefois établi qu’il a effectué un voyage en Italie avec l’entrepreneur Joe Borsellino, en octobre 2008. Il avait d’ailleurs été contraint de démissionner de son poste en juin 2009, lorsque la Ville avait appris les faits.
À l’époque, M. Marcil avait fourni à la Ville des justificatifs de ces dépenses. Cependant, il y a quelques jours, M. Borsellino a déclaré devant la commission qu’il avait payé la plupart des dépenses entourant leur périple, soit près de 50 000$.
Quelques mois après son départ, Robert Marcil a rejoint la firme de génie Groupe SM avec qui la Ville fait affaire. La commission le questionnera sûrement sur ces événements, mais elle cherchera également à savoir comment il explique le peu de gestes que la Ville a posés pour empêcher la collusion.
Pourtant des rapports internes démontrent que la Ville était au courant que les prix étaient gonflés par un marché fermé. Jeudi, M. Desrosiers a témoigné, indiquant qu’en 1997, 2001 et 2004, trois rapports avaient soulevé des problèmes quant à l’évaluation des coûts des travaux et à la surveillance des chantiers, notamment.
Malgré les recommandations des rapports, très peu de gestes ont été posés pour corriger le tir.