Face au scénario pessimiste présenté par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui prévoit une réduction de service et une hausse des tarifs pour combler un déficit, la mairesse de Montréal Valérie Plante s’est dite ce matin «inconfortable» et préoccupée.
Radio-Canada nous apprend ce matin par le biais d’un article que l’ARTM fait face à un déficit de près d’un milliard de dollars. Et ce sont les sociétés de transport, dont la STM, qui vont devoir en pâtir, une nouvelle fois.
En plus d’une hausse des prix attendus qui pourrait atteindre 4%, les usagers devront faire face à une baisse de service durant 3 ans. Pour la STM, les réductions proposées par l’ARTM pourraient atteindre 2,6% pour le métro et 2,2% pour les autobus. D’autres municipalités comme Longueuil et Laval mais aussi le réseau de trains et autobus de banlieue d’exo seront aussi impacté. Les usagers devront ainsi faire face à moins de passages aux heures de pointe ainsi que des trains de banlieue raccourcis, nous apprend Radio-Canada.
Valérie Plante, qui fait partie du conseil d’administration de l’ARTM, a exprimé ce matin son inquiétude face à ce scénario au micro de Patrick Masbourian à l’émission Tout un matin. «On comprend tous que la pandémie a vraiment affecté les finances du transport collectif. Mais la COVID personne ne l’a souhaité, c’est la faute à personne. Je pense qu’en ce moment, de la même façon que le gouvernement du Québec nous a aidés pour 2021, il faut qu’ils soient présents pour 2022», a déclaré la mairesse.
Pour la Mme Plante, la relance économique est indissociable de la bonne santé du réseau de transport collectif : «Vous savez la relance économique on en parle pas au futur, on est déjà dedans. La relance économique ça implique de ramener les gens dans les tours à bureaux, dans les écoles, dans les universités en transport collectif. Alors c’est pas le temps de baisser l’offre de service, ça ne fonctionne pas.»
«Entre vous et moi, on a un objectif là, pas juste Montréal mais tout le Québec, la planète entière de diminuer nos gaz à effet de serre, bah ça passe par le transport collectif. Il faut ramener du monde dans le transport, c’est pas le temps de couper.» – Valérie Plante
Une nouvelle aide réclamée face à un scénario pessimiste
Durement touchées par la crise sanitaire, les sociétés de transports ont dû faire face à une baisse de l’achalandage (jusqu’à 90% au plus haut de l’épidémie) et une perte de revenus inédite. En réponse à ces difficultés, Québec et Ottawa avaient annoncé au mois de septembre 2020, une aide de 1,2G$.
D’après les informations de Radio-Canada, le ministère des Transports du Québec (MTQ) serait en discussion avec l’ARTM afin de trouver une solution à ce déficit.
Une aide qui pourrait ne pas être suffisante en raison d’un retour à la normale au niveau de l’achalandage qui se fait attendre. Selon l’ARTM, un retour à «une nouvelle normale» (soit 84% de la fréquentation en 2019) pourrait au mieux être observé en décembre 2021, au pire en 2022. L’autorité de transport n’anticipe pas un retour à des niveaux pré-pandémie avant 10 ans.