Québec a entrepris les premières étapes afin que le quartier chinois de Montréal soit reconnu en tant que site patrimonial. Le secteur deviendra ainsi le premier lieu historique identifié à Montréal.
L’objectif de la démarche est de préserver les caractéristiques architecturales du quartier, mais aussi ses fondements sociaux et historiques. «En reconnaissant l’importance patrimoniale du quartier chinois, connu dès le 19e siècle comme le faubourg Saint-Laurent, nous souhaitons non seulement protéger et mettre en valeur notre histoire, mais aussi souligner la contribution de la communauté chinoise et asiatique à la richesse historique et culturelle de la métropole», a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors d’une conférence de presse lundi.
Le secteur protégé est le noyau institutionnel du quartier chinois, lequel s’étale le long de la rue De La Gauchetière Ouest, entre Jeanne-Mance et Saint-Urbain. Deux immeubles font aussi partie des démarches de reconnaissance: la British and Canadian School, communément appelée la maison Wing, ainsi que l’ancienne manufacture S. Davis and Sons.
Le quartier fera également l’objet d’un changement dans le plan d’urbanisme lors du prochain conseil municipal de la Ville de Montréal. Les hauteurs et densités maximales permises seront modifiées afin de préserver l’esprit historique de la zone.
«La modification du plan d’urbanisme nous permettra également de préserver les caractéristiques du quartier chinois qui font sa richesse. Nous entendons et partageons les préoccupations des Montréalaises et Montréalais face à l’avenir du quartier chinois et, aujourd’hui, nous faisons un pas de plus dans la bonne direction», estime Valérie Plante.
Protection demandée
Un comité de travail sur la protection patrimoniale du quartier chinois avait été créé en juin. C’est à la suite de larges consultations dans le milieu que la protection du territoire a été décidée.
«Le Groupe de travail sur le quartier chinois se réjouit de l’effort concerté pour la révision des outils réglementaires et la mise en place de protections patrimoniales pour assurer la survie d’un des secteurs les plus anciens et significatifs de Montréal», indique un membre du groupe, Jonathan Cha. «Il s’agit d’un engagement envers la préservation du cadre bâti, du patrimoine immatériel et des pratiques culturelles du Chinatown.»
Au début des années 1900, plusieurs entreprises et associations chinoises se sont installées dans ce secteur. On y retrouve des écriteaux d’époque ainsi qu’une architecture distinctive qui permet de retracer cette période de l’histoire, dont l’arche qui s’élève au-dessus de la rue De La Gauchetière Ouest.