Montréal

L’AQS demande au gouvernement de rouvrir les spas avant la fin janvier

Le Strøm spa nordique de L'Île-des-Soeurs.

L’Association québécoise des spas (AQS) plaide que les spas doivent rouvrir dès la première phase du plan de déconfinement du gouvernement du Québec. Selon eux, les bienfaits sont plus importants que les risques liés à la pandémie dans ces établissements, leur fermeture est donc injustifiée. 

Depuis le début de la crise sanitaire, les spas ont été fermés pendant plus de 10 mois. Des centaines de milliers de personnes ont tout de même visité les installations, mais aucune éclosion n’a jamais été rapportée dans les quelque 140 spas de la province.

«Il est inconcevable de garder les spas fermés alors que nos établissements comportent davantage de bienfaits que de risques pour la santé des Québécois. Cette fermeture est totalement injustifiée. Il y a des limites. Les spas doivent rouvrir, et rapidement», dénonce dans un communiqué de presse, la  Présidente-directrice générale de L’AQS, Véronyque Tremblay. 

Avec le besoin [de la population] pour nos services et le fait qu’il n’y a jamais eu d’éclosions dans aucun spa du Québec, ça n’a aucun sens qu’on soit fermé aujourd’hui.

Guillaume Lemoine, président Strøm spa nordique,

Le président de Strøm spa nordique, Guillaume Lemoine, abonde dans le même sens. «Je comprends que le gouvernement ait décidé de fermer plusieurs industries en même temps. Ce qu’on veut maintenant, c’est de s’assurer qu’on soit inclus dans les premières réouvertures, dit-il. On est là pour le bien-être des gens, autant en santé physique que mentale. Aujourd’hui, la société en a grandement besoin».

M. Lemoine est d’accord pour dire que les spas ont été «sacrifiés» pour donner l’impression que Québec agit pour limiter la propagation du virus. Il rappelle que les spas ont été parmi les premiers à rouvrir lors des premières vagues de la COVID-19 parce qu’ils étaient considérés comme des services essentiels. «On dirait que ça s’est perdu», soulève-t-il. 

Comme la majorité des installations sont à l’extérieur et que les gens ne parlent pas ou seulement à voix basse, presque aucune particule n’est émise. De plus, les gens n’échangent pas avec d’autres bulles que celle à laquelle ils appartiennent. 

M. Lemoine, tout comme l’AQS, trouve incohérent que les piscines d’hôtels et les piscines publiques soient présentement ouvertes alors que ces endroits ont moins de supervision que les bains des spas. 

De plus, le virus ne survit pas au-dessus de 65 degrés Celsius, et les saunas sont maintenus en haut de 90 degrés. «S’il y a un endroit qui est sécuritaire, c’est bien dans nos saunas parce que le virus n’y survit pas, explique-t-il. De plus, on applique toutes les mesures du protocole de l’INSPQ par rapport au nombre de personnes admises dans les salles pour assurer la distanciation physique.» 

La massothérapie est toujours ouverte à la population. Le président du Strøm spa nordique mentionne qu’il applique les normes de l’INSPQ et de la CNESST. Ces mesures semblent efficaces puisqu’il n’y a aucune éclosion due à la massothérapie pour l’instant. «À un moment donné, il faut se rendre à l’évidence: c’est un endroit sécuritaire», plaide-t-il. 

Perte financière 

Même si les services de massothérapie sont toujours ouverts, cela ne permet pas aux spas de garder la tête hors de l’eau en matière de finance. «Avec seulement la massothérapie, on perd plus d’argent à être ouvert qu’à être fermé. On le fait parce qu’on pense que les citoyens en ont besoin et aussi pour garder notre main-d’œuvre», mentionne M. Lemoine. 

Il explique que même si les bassins d’eau sont fermés, il est impossible de les vider en plein hiver sans les endommager ou les briser. L’eau des bassins doit être chauffée à une certaine température et le personnel doit entretenir les installations.  

Guillaume Lemoine affirme que les programmes financiers du gouvernement ne sont pas adaptés pour les spas. Pour son entreprise, les pertes se chiffrent en millions de dollars, seulement depuis la fermeture en fin décembre. 

Un sondage mené par l’AQS révèle que 52% des établissements membres ont enregistré des pertes de plus de 200 000$ depuis que le gouvernement a décrété la fermeture des établissements avant les Fêtes.

Les spas génèrent plus de 5000 emplois et représentent une contribution à l’économie québécoise d’environ 200 M$ annuellement.

La réouverture des spas pourrait s’effectuer rapidement, à l’intérieur de 24h de préavis, assure M. Lemoine. Il n’est pas inquiet que la clientèle soit au rendez-vous, comme cela a été le cas lors des deux précédentes réouvertures. 

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