Montréal

«Ce qui est bon pour le quartier chinois est bon pour nous»

Le quartier chinois de Montréal.

Après plusieurs mois de consultations entre les acteurs du quartier chinois et la Ville de Montréal, le quartier deviendra un lieu patrimonial, ce qui est bien reçu par la communauté. Le plan d’urbanisme sera modifié pour éviter que des projets immobiliers dénaturent le lieu.

C’est d’ailleurs ce qui inquiétait Edward Ku, propriétaire du restaurant Dobe & Andy dans le quartier chinois. Avec comme leitmotiv en tête «ce qui est bon pour le quartier chinois est bon pour nous», M. Ku s’adaptera du mieux qu’il peut aux nouveautés réglementaires qui pourraient surgir et ne se dit pas inquiet si elles sont mises en place. «Je pense qu’avec toutes les initiatives qu’il y a eu pendant la pandémie, je pense qu’on est du même côté [Ville de Montréal et le quartier chinois].»

Il fallait préserver l’héritage du quartier chinois et éviter de voir de plus en plus de tours à condos se construire.

Edward Ku

Reconnaître ce quartier comme patrimonial, c’est le placer officiellement sur la carte de Montréal, explique à Métro M. Ku. «J’espère qu’on va voir plus de commerces, que ce soit des épiceries, des magasins, des restaurants, même des festivals. Il faut que ça soit une attraction, surtout pour le tourisme.»

Lorsque l’on viendra à Montréal, ça sera la destination.

Edward Ku

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, expliquait que l’objectif de faire du quartier chinois un lieu patrimonial est de préserver les caractéristiques architecturales du quartier, mais aussi ses fondements sociaux et historiques.

Restaurateurs, un quotidien d’adaptation perpétuelle

Implanté dans le quartier chinois depuis 1993, le restaurant Dobe & Andy fait partie de ces commerces qui ont dû faire preuve d’une grande résilience. Les défis que représentent la main-d’œuvre, la pandémie et l’incertitude amènent le propriétaire, Edward Ku, à une adaptation de tous les instants.

Avant cette pandémie, l’utilisation des réseaux sociaux ou des services de livraison était quasi nulle, précise-t-il. C’est ce qui lui a permis de proposer une version «virtuelle» de son restaurant et de contrer la perte de clientèle due au faible tourisme.

Mais même s’il a pu développer une clientèle régulière, la situation n’est pas facile, concède M. Ku. «On a vu le monde qui a su s’adapter être toujours là, mais, d’un côté, il y a beaucoup de monde qui a abandonné. C’est dommage, c’est triste.»

Il y a beaucoup de commerces dont les propriétaires ne parlent que chinois; les réseaux sociaux n’étaient pas une option pour eux. C’est pas facile, ils ont fermé.

Edward Ku

Alors que la rareté de la main-d’œuvre était déjà un enjeu, la pandémie est venue rajouter de l’incertitude dans la gestion du personnel entre les ouvertures et fermetures à répétition. «Même si on va rouvrir avec une capacité de 50%, c’est toujours difficile, ça va être serré pour lundi [31 janvier].»

Le gouvernement a annoncé mardi un déconfinement partiel pour certains commerces, dont les restaurateurs, qui pourront accueillir des clients à 50% de leur capacité d’accueil à partir du 31 janvier.

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