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Épuisés, des organismes communautaires réclament plus de financement

Au front depuis près de deux ans, des intervenants d’organismes communautaires de Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est sont épuisés, et demandent plus de financement pour continuer d’assurer un filet social dans la communauté.

«On fait des efforts, mais tout le monde est écœuré. On n’a plus le moral. On veut garder espoir, on donne espoir à nos gens. Mais je pense qu’on est tous épuisés», soutient Louise Croussett, directrice de l’Association bénévole Pointe-aux-Trembles-Montréal-Est.

Les organismes de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Est sont plusieurs à mentionner que le rehaussement des budgets n’est pas au rendez-vous, et que même si les intervenants «font de leur mieux» et veulent aider, les ressources sont insuffisantes.

La Maison des jeunes de Pointe-aux-Trembles envisage déjà ses prochaines embauches avec appréhension, craignant de ne pas pouvoir offrir des salaires compétitifs. «Des postes seront affichés cet été, et c’est un grand questionnement de savoir si on va avoir des intervenants intéressés», soutient Mariepier Dufour, directrice générale de l’organisme.

La pénurie de main-d’œuvre touche particulièrement le milieu communautaire, peu attractif en raison des conditions de travail, croit Terry Batos, directeur général d’Action secours vie d’espoir. «On n’a pas les fonds de pension, on n’a pas les avantages sociaux. Attirer du monde qui soit prêt à travailler, à porter quatre chapeaux en même temps, c’est très dur.»

À cet égard, le directeur général de la CDC de la Pointe – région est de Montréal, Jonathan Roy, cite une étude récente commandée par la Table nationale des corporations de développement communautaire (TNCDC) et réalisée par la firme AppEco, qui démontre que le financement réel des CDC a baissé de 12% par rapport à il y a 20 ans.

«Il y a un grand besoin d’augmenter les salaires. Les organismes ne sont pas capables de retenir leur personnel. Il y a des enjeux au chapitre de la qualité des services et des besoins au sein des organismes», résume-t-il.

Mobilisation

Pour Jonathan Roy, la pandémie a démontré plus que jamais l’importance d’investir dans le filet social offert par les organismes communautaires.

«On s’occupe des plus vulnérables et marginalisés. Si on n’est pas là, personne d’autre ne prend le relais. C’est vraiment important qu’on ait les sous et les ressources nécessaires pour faire notre travail, dans ce contexte d’inflation, de pénurie de main-d’œuvre, de rétention de la main-d’œuvre.»

La CDC mobilisera ainsi ses membres pour les actions prévues la semaine prochaine, dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire qui aura lieu partout au Québec.

Faisant écho aux demandes du milieu communautaire, M. Roy indique que les organismes souhaitent, entre autres, des appuis plus durables dans le temps. La CDC réclame également, pour l’ensemble des organismes, l’augmentation du financement à la mission, et non par projet.

«Le budget qui s’en vient en mars, c’est la dernière chance avant les élections», souligne-t-il.

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