Les différents intervenants s’entendent: le budget déposé à Ottawa n’est pas à la hauteur sur le plan environnemental. On reproche notamment à l’administration Trudeau son inaction pour éliminer progressivement le financement public du pétrole et du gaz.
Le budget Freeland prévoit un nouveau crédit d’impôt pour le captage et le stockage de carbone. Celui-ci permettra aux société pétrolières et gazières d’économiser 2,6 G$ au cours des cinq prochaines années.
«Combien d’autres « alertes rouges » les scientifiques du monde doivent-ils nous donner avant que nous changions de direction et que nous fassions les investissements nécessaires pour vraiment positionner le Canada comme un leader dans l’économie imminente et impérative de l’énergie propre?», se désole la directrice générale de la Fondation David Suzuki au Québec, Sabaa Khan.
Il était du devoir d’Ottawa d’agir «comme levier pour la transition écologique juste plutôt que de miser autant sur le secteur privé», se désole l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques. «L’absence de mesures structurantes pour réduire la dépendance du Canada aux énergies fossiles risque de faire croître le cynisme de la population envers les institutions parlementaires», craint le chercheur Guillaume Hébert.
La Ville de Montréal aurait souhaité que des sommes soient accordées aux municipalités pour lutter contre les changements climatiques. «Le rapport dévastateur du GIEC paru en début de semaine confirme le rôle central des municipalités dans la lutte contre les changements climatiques. Des investissements plus importants étaient attendus pour soutenir le leadership environnemental de Montréal», admet la présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, Dominique Ollivier.
Réaction mitigée
La Ville aurait également souhaité de nouveaux investissements contre la prolifération des armes à feu. Cependant, elle salue les efforts d’Ottawa en matière de logements. Le budget Freeland prévoit un nouveau fonds de 4 milliards visant la construction de 100 000 nouveaux logements sur cinq ans.
«Nous nous assurerons de soutenir leur construction rapide afin d’offrir aux Montréalaises et aux Montréalais des logements de qualité, qui respectent leur capacité de payer», a déclaré la mairesse Valérie Plante.
Le président de la chambre de commerce de Montréal Michel Leblanc estime que les bonnes priorités sont ciblées dans le budget, mais qualifie la dette canadienne croissante de «préoccupante».