Après avoir annoncé à ses employés la fermeture de l’institution, le Bureau du taxi prépare ses employés à l’avenir. La stratégie de dissolution du conseil d’administration devrait être présentée prochainement, indique la chargée de communication du Bureau, Marianne Bourque, dans un courriel envoyé à Métro.
Si le flou demeure quant à l’avenir des employés de l’organisme paramunicipal, la fin de ce dernier était assez prévisible. Notamment parce que la loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile entrée en vigueur en octobre 2020 retirait au Bureau une grande partie de ses compétences.
Dans un courriel envoyé à la suite de la publication de notre article, le ministère des Transports du Québec (MTQ) indique qu’en novembre 2020, la Ville de Montréal a transmis au ministère une demande visant à convenir d’une entente financière pouvant permettre la poursuite des activités du Bureau du taxi de Montréal (BTM), et ce, pour une période transitoire de deux ans à compter du 1er janvier 2021, au terme de laquelle le BTM cesserait ses activités.
À la suite de cette demande, le ministère a accordé au Bureau du taxi une subvention de 4,6 M$ pour les années 2021 et 2022 «pour la continuité de ses activités jusqu’au 31 décembre 2022». Le rapport financier 2021 du Bureau soulignait par ailleurs que son existence économique était «tributaire des revenus provenant de l’agglomération de Montréal et de l’aide financière du MTQ».
Le cabinet de la mairesse affirme, lui, travailler «à assurer une saine transition tant auprès des employés que de l’industrie et de ses partenaires jusqu’à la clôture des activités», le 31 décembre 2022.
L’avenir des employés en suspens
Rappelons que le centre de services du Bureau du taxi avait fermé fin juin 2021 à la suite de l’entrée en vigueur de la loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile. Une première étape vers sa fermeture totale. D’autant que «dans l’éventualité où le BTM désirerait poursuivre ses activités en matière de développement, par exemple, la Ville de Montréal précisait que le ministère n’aurait pas à financer de telles activités», assure le ministère.
Le rapport annuel du Bureau pointait des discussions en cours avec le ministère concernant le financement et la poursuite des différentes activités du Bureau du taxi. Le comité exécutif de la Ville de Montréal affirmait par ailleurs être «actuellement en discussion avec le ministère des Transports du Québec concernant le prêt du personnel».
«Aucune discussion ou négociation n’a cours à ce sujet», rétorque le ministère. Le MTQ assure ne s’être jamais engagé à embaucher les employés municipaux de Montréal affectés au Bureau. Par contre, ces employés sont libres de soumettre leur candidature auprès de Contrôle routier Québec, précise le gouvernement.
«Nous sommes toujours déterminés à trouver une solution avec le ministère pour éviter une perte d’expertise suite à la fin de l’entente de financement temporaire avec le gouvernement du Québec», affirme Marikym Gaudreault, attachée de presse au comité exécutif de la Ville de Montréal.
Le Bureau du taxi de Montréal compte au total 38 employés, qui verront leur contrat se terminer à la fin de l’année. Cela laisse aussi planer le doute sur l’avenir de l’industrie du taxi à Montréal. Pour le président du Regroupement des propriétaires de taxi à Montréal, Max-Louis Rosalbert, la loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile était une façon pour le gouvernement de «tuer l’industrie du taxi» au profit d’Uber.