Montréal

Journaux locaux: l’aide arrivera «sous peu», promet Valérie Plante

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Valérie Plante

Montréal n’entend ménager «aucun effort pour toute représentation et tout recours nécessaire pour soutenir les journaux locaux». La mairesse Valérie Plante compte offrir un soutien financier «sous peu» aux journaux locaux affectés par la fin du Publisac. L’aide atteindra 2 M$, promet son cabinet.

«Considérant l’urgence de la situation pour les journaux locaux, nous avons accéléré nos démarches pour un programme d’urgence pour le soutien transitoire des journaux locaux de 2 M$, qui sera déployé sous peu», partage l’attachée de presse principale de la Ville de Montréal Catherine Cadotte dans un échange avec Métro.

Les journaux locaux traversent une période d’incertitude. À Montréal, la majorité de ceux-ci – y compris les éditions de quartier de Métro – sont distribués dans le Publisac. Or, dès mai 2023, Montréal imposera le mode d’adhésion volontaire pour le Publisac. Avec cette nouvelle réglementation, l’entreprise TC Transcontinental assure qu’elle ne pourra plus poursuivre la distribution des célèbres sacs de circulaires. Les journaux locaux perdent donc leur mode de distribution.

Se tourner vers la distribution postale, avec Postes Canada, constitue une option. Mais cette solution s’avère beaucoup plus onéreuse. Offrir le journal par la poste pourrait occasionner des coûts supplémentaires de 2,5 M$, souligne le président-directeur général de Métro Média, Andrew Mulé, dans une lettre ouverte publiée jeudi.

En plus d’offrir son soutien financier, la Ville de Montréal s’engage à défendre les intérêts des médias locaux devant diverses instances. «Nous ne ménagerons aucun effort pour toute représentation et tout recours nécessaire pour soutenir les journaux locaux», assure Mme Cadotte. «Ces représentations incluent les différents paliers de gouvernement, ainsi que Postes Canada, qui a aussi son rôle à jouer pour faciliter la distribution des médias locaux.»

«Décisions difficiles»

«Sans un mode de distribution abordable et sans aide publique concrète, nous risquons d’assister à la disparition prochaine et définitive de la presse locale», affirme M. Mulé dans sa lettre ouverte. «Le Publisac a été tellement démonisé au cours des derniers mois que, par association, certains clients ne désirent plus annoncer chez nous, entraînant ainsi une importante baisse de revenus aussi subite qu’imprévue.»

Métro Média envisage de compléter un virage numérique complet «à plus ou moins brève échéance». Déjà, en septembre 2021, une première phase a été dévoilée avec la refonte de l’image de marque, le renouvellement du site web et le lancement d’une application mobile. Mais cette avenue est «extrêmement coûteuse et remplie d’embûches». «La baisse de revenus qui découle directement d’une décision sur laquelle nous n’avons aucun contrôle nous empêchera de réaliser cette transformation qui représente l’avenir de nos publications», se désole M. Mulé.

Les dommages sont déjà visibles et nous avons déjà pris des décisions difficiles. D’autres suivront si rien n’est rapidement fait. 

Andrew Mulé, président de Métro Média

Contournement

TC Transcontinental tente de contourner la nouvelle réglementation de la Ville. L’imprimeur serait en négociation pour la distribution de ses produits par Postes Canada directement, pour éviter l’adoption du mode d’adhésion volontaire. Cette entente exclut les éditions locales de Métro.

Montréal demande au gouvernement fédéral d’agir pour interdire une entente entre les deux partis. Si elle peut compter sur le soutien du Nouveau Parti démocratique, les libéraux refusent de se mêler au dossier. «Nous invitons Postes Canada, ainsi que toutes les entreprises faisant affaire avec ce modèle de distribution, à respecter la volonté des Montréalais», réitère Mme Cadotte.

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