Montréal

Manger équilibré coûte 15% plus cher maintenant

Vu derrière un panier d'épicerie dans une allée de supermarché

Comment s'y retrouver dans cette jungle alimentaire?

Depuis l’année dernière, le coût minimum d’une épicerie équilibrée a augmenté de 15%, selon le Dispensaire diététique de Montréal. Le coût quotidien d’une épicerie équilibrée s’élève désormais à 8,90 $ par personne, soit 1,17 $ de plus qu’en 2021.

Chaque année, le Dispensaire diététique de Montréal évalue le coût d’un panier de provisions nutritif et économique (PPNE). Il vise ainsi à estimer le coût minimum d’une épicerie équilibrée. Pour une famille de quatre personnes, le PPNE s’élève à près de 13 000 $ par an. Un chiffre qui a augmenté de 15% entre juillet 2022 et octobre 2021.

Le Dispensaire estime les fluctuations des prix de 11 catégories de produits alimentaires et de leur disponibilité sur le marché. Pour ce faire, il a relevé quatre fois dans l’année les prix dans des épiceries québécoises. Selon le Dispensaire, sept catégories d’aliments ont subi une hausse de leur prix. Les fruits ont augmenté de 41% et les produits céréaliers de 37% en l’espace d’un an.

«Les besoins sont grands, les ressources sont somme toute assez limitées sur le territoire montréalais. Ça démontre encore l’importance d’offrir suffisamment de ressources à des organisations communautaires qui visent l’atténuation de l’insécurité alimentaire», a expliqué lors d’un webinaire la directrice générale du Dispensaire, Julie Paquette.

Le coût du PPNE varie bien évidemment en fonction du contexte sociodémographique des individus et de leurs besoins alimentaires spécifiques. Une femme enceinte devra par exemple débourser 9,25 $ quotidiennement.

L’insécurité alimentaire en hausse

Le taux d’insécurité alimentaire modéré ou grave a augmenté de 10 à 15% entre mars 2020 et mai 2022. Selon le Dispensaire, une famille à faible revenu peut dépenser jusqu’à 40% de son revenu pour se nourrir sainement.

Le chercheur à l’Observatoire québécois des inégalités François Fournier souligne l’incidence plus marquée de l’insécurité alimentaire dans certaines populations, à commencer par les personnes autochtones.

«Les ménages composés de personnes autochtones sont victimes d’insécurité alimentaire de manière très, très disproportionnée pour des raisons liées au colonialisme et à la suppression de leur autonomie alimentaire», explique François Fournier.

Selon lui, il serait «plausible» d’observer une hausse significative du taux d’insécurité alimentaire prochainement.

«Quand la part du budget diminue pour l’alimentation, c’est pas juste la qualité nutritionnelle qui diminue, c’est des repas qui sont sautés, c’est des parents qui se privent pour bien nourrir leurs enfants, explique la nutritionniste Geneviève O’Gleman. C’est vraiment le fait de vivre avec la faim et que la faim puisse prendre toute la place dans notre tête.»

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