Qu’on le veuille ou non, l’hiver fait partie du quotidien de chaque Québécois. Plusieurs l’apprécient, d’autres moins. Mais si la grande majorité des conducteurs québécois sont prêts à affronter les rigueurs et les pièges que peuvent réserver la slush, la glace noire, la poudrerie et les bancs de neige, l’histoire peut être bien différente pour les nouveaux arrivants qui conduisent pour la première fois une voiture en hiver.
Des simples rencontres improvisées dans le stationnement d’un commerce du Marché central à Montréal ont permis à Métro de constater que la première expérience de conduite automobile en hiver pour une personne qui arrive d’un pays du Sud reste imprégnée dans sa mémoire à jamais. Malgré tout, on constate qu’une fois le premier choc passé, l’adaptation se fait assez rapidement.
Abderrahman Tahir vit son premier hiver au Québec. Il est fier de mentionner qu’il a passé son examen de conduite dès la première fois. «Je suis chanceux car je travaille de la maison et je n’ai pas trop besoin de me servir de la voiture. Cependant, j’avoue que je deviens un peu nerveux lorsqu’il y a du verglas et que les rues sont glacées. Il est très important d’être concentré. Ce que j’aime le moins, c’est de pelleter la neige et de changer l’auto de position. Cependant, je vais vite m’adapter car les règles du Code de sécurité routière sont plus faciles à comprendre qu’au Maroc!»
Originaire d’Algérie, Oualid Hanache se souviendra quant à lui à jamais de son premier hiver à Montréal. «Je me suis rapidement aperçu que dès qu’il neigeait, je devais partir au moins une heure plus tôt que d’habitude pour me rendre au travail, raconte-t-il. J’ai même fait une crevaison alors que je n’avais pas de gants pour manipuler les outils. Aujourd’hui, je sais qu’il faut avoir une réserve de lave-vitre et qu’il est important de planifier ses déplacements.»
Pour Georges Oda, peu importe la température, il sera toujours plus facile de conduire une automobile au Québec qu’en Haïti. «C’est certain que l’on doit s’adapter à la température et que ce n’est pas facile. Une fois que l’on a réussi à démarrer la voiture dans le froid, il faut être prudent, surtout lorsque l’on applique les freins. Mais on s’habitue rapidement et c’est certain qu’il est beaucoup plus sécuritaire de rouler ici.»
Finalement, Anelka, également originaire d’Haïti, mentionne que sa principale difficulté fut de s’adapter aux limites de vitesse, qui changent selon que tu roules à Montréal ou à Laval. «J’ai aussi un peu de difficulté à m’adapter au verglas et aux tempêtes comme nous avons eu à Noël. Je dois m’arrêter souvent pour mettre du lave-glace et je trouve que l’on exagère pas mal sur le prix des récipients, qui se vendent jusqu’à 6$ l’unité.»